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BLOGART(LA COMTESSE)
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polar
28 janvier 2017

Back to Ray

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                                 Trois nouvelles dans ce recueil. Je reviens de temps en temps visiter les durs à cuire américains, des histoires de privés, à l'humour pince sans rire, aux sous-entendus grivois et au whisky facile. Evidemment et comme d'hab. je n'ai rien compris aux intrigues tortueuses de Un tueur sous la pluie et Bay City Blues. J'ai presque compris Déniche la fille because moins de cadavres. Ces trois textes datent du mileu des annnées trente, avant la création de Philip Marlowe. Raymond Chandler est l'un des très rares que je puisse lire sans le comprendre. Y a aussi Joyce mais, naufragé de la page 45 de Ulysse, je l'ai éradiqué de ma vie. Rappelons que c'est parfois difficile de s'y retrouver, le Raymond ayant souvent repris des éléments de certains textes pour les refondre ailleurs dans les romans ou même d'autre textes courts. Sans importance puisque de toute façon on (enfin moi) n'y comprend goutte.

                                 Mais quelle putain d'ambiance dans ces histoires publiées en général dans les pulp magazines (Black Mask) et longtemps méprisées. J'en adore l'efficacité, terriblement cinoche, qui ne s'encombre pas de psymachin, ni d'élégance. Les types y sont des marlous, des corrompus, des vicelards. Et c'est ainsi qu'on les nomme. Quant aux femmes ce sont des, des, des... courtisanes, j'appellerai ça comme ça. Bref ca grenouille à tous les étages, californiens ou chicagoans. Tiens je vais le laisser jacter, le Ray, de toute sa verdeur et de toute sa poésie. " La blonde ôta ses dents de ma main et me cracha à la figure mon propre sang". " Je sortis ma flasque de bourbon et la posai en équilibre au bout de mon genou". "Il somnolait. Sa cravate plastron avait dû être nouée vers 1880 et la pierre verte qui en ornait l'épingle n'avait pas tout à fait le diamètre d'un fond de corbeille à papier".

                                Scénariste à Hollywood comme d'autres minables, Faulkner, Dos Passos, Fitzgerald, Chandler n'est guère crédité aux génériques. C'est aussi bien comme ça. Ses bouquins, c'est déjà du cinéma.

P.S. Marrant. Dans cette édition Carré Noir de 64 le verso est illustré d'une magnifique photo pub de cigarettes blondes  de luxe, comme en fument les femmes fatales de ces romans noirs. Je ne l'ai pas mise pour ne pas tomber sous le coup de la loi. O tempora o mores!

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1 mars 2016

Je revisite ma Cinémathèque/Laura(1944)

Ma Cinémathèque

                                Le grand L de Laura sur l'affiche, comme un paraphe sur le noir officiel de ce film, un film noir presque sans armes et sans gangsters. D'abord roman de Vera Caspary, Laura, un thème musical célébrissime de David Raksin que Sinatra et Ella enregistreront avec des centaines d'autres, et un portrait sublime (en fait c'est une photo). Gene Tierney, inoubliable, fantasme inépuisable de décennies de cinéphiles. Laura, revenue de parmi les morts et le ballet qui s'orchestre autour d'elle. Trois hommmes, tous trois intéressants, chacun à sa manière. Mais que sont les hommes auprès de Laura? Vincent Price, velléitaire, pas très brillant mais pas méchant, juste un peu veule. Dana Andrews, inspecteur cynique que Laura a vite fait de conquérir. Et surtout Clifton Webb, délicieuse tête à claque dans le rôle de Waldo Lydecker, critique mondain à la plume assassine et Pygmalion de Laura Hunt. Il faut le voir rédiger ses articles dans sa baignoire, tout de talent et de mépris. Mais la créature parfois s'émancipe, vieille antienne de la littérature.

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                                Otto Preminger, accepté par Zanuck à contrecoeur, signe un chef d'oeuvre où où tout est essence du cinéma. Jamais parasité par un arrière-plan social ou une fascination de la violence si souvent associée au film noir Laura reste un jeu raffiné , un jeu de salon où le bon goût masque la perversité et où le spectateur est joliment pris en otage par Laura Gene Tierney, pas une vénéneuse comme bien des femmes fatales au cinéma, mais néanmoins geôlière du cinéphile.

 

 

 

29 janvier 2016

Sur l'épaule, à lui caresser les cheveux

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                               Tampa, Floride, 1942. Joe Coughlin est officiellement retiré des affaires. Troisième volet de la saga Coughlin Ce monde disparu n'a pas l'ampleur du premier épisode Un pays à l'aube. (Le roux et le noir) C'est pourtant un très bon roman noir, centré sur un thème précis, la mort, ou, tout au moins, la grande difficulté pour un gangster de rester en vie. C'est pas simple, parfois, de rester en vie. Joe a laissé le pouvoir à Dion Bartolo, alliance irlando-italienne surprenante, dont on comprend assez vite qu'elle n'aura qu'un temps. L'ombre lointaine de Lucky Luciano, emprisonné mais puissant, plane sur cette histoire. Et l'on sait notamment depuis le film de Francesco Rosi, l'ambiguité des services secrets américains lors de la libération de l'Italie et le rôle du célèbre gangster.

                             Mais Dennis Lehane sait jouer aussi des scènes intimes et familiales. Comme d'autres bandits, Joe a un fils qu'il élève seul. Or, les mafiosi veulent le meilleur pour l'éducation de leurs enfants. Et ce n'est pas sans états d'âme que Joe Coughlin se résout au meurtre d'un père de famille de son âge. Mais certaines choses ne peuvent rester impunies et tant pis pour les dégâts collatéraux même s'il y parfois erreur dans la distribution (de pruneaux). De belles idées dans cette sombre histoire où Cuba constitue un enjeu, un repli, un Cuba sous Batista bien avant Guevara et Castro, mais avec la participation du "grand" mafieux Meyer Lansky. Par exemple l'un des patrons du crime qui malgré deux somptueuses suites dans les palaces de Floride, reçoit, entouré de sa garde prétorienne, sur un bateau au milieu du fleuve. Rude métier qu'exercent ces gens là, à se méfier de ses amis bien plus que de ses ennemis. Mais ça c'est valable aussi dans d'autres domaines.

                            Le tome précédent, Ils vivent la nuit, est en cours d'adaptation ciné. Ben Affleck y porte deux casquettes.Celui-ci devrait suivre. De toute façon chaque livre se dévore très bien à l'unité. Vous y retrouverez différentes façons de mourir, le calibre, les requins, les accidents malheureux. Un point commun:jeune. Car n'est-elle pas là, la camarde, "sur l'épaule, à lui caresser les cheveux".

1 juin 2015

Scènes de crime, ne pas s'approcher

Masse critique

                               Jadis célébre pour avoir été la première femme divisionnaire de France Danielle Thiéry s'est reconvertie dans le polar, vingt livres déjà parus, la majorité mettant en scène la commissaire Edwige Marion. Comment est-ce possible, serais-je tenté d'écrire? Tant pis, je l'ai écrit. Volontaire pour Babelio, toujours sur le pont pour une lecture, mais le pont est parfois glissant et c'est avec infiniment de peine que j'ai tenu à finir Dérapages sans sortie de route. Je n'ai pas été convaincu du talent de cette auteure pourtant couronnée en 2013 du Prix du Quai des Orfèvres pour Des clous dans le coeur.

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                              Sur fond de manipulations génétiques, d'inévitables rivalités entre services, de sevrages laborieux, avec un zeste obligatoire du côté de Lesbos et de la mafia russe. Original, non mais très peu de polars revendiquent l'originalité et les autres nous font parfois passer un bon moment, ce qui est déjà bien. De bon moment il n'y a guère dans Dérapages et aucun polar depuis le sinistre Havre des morts de Patricia Cornwell ne m'avait autant ennuyé. Danielle Thiéry aligne des phrases "professionnelles" d'une totale platitude et les dialogues sont affligeants.

                              On ne s'attend pas à trouver dans un polar du tout venant une réflexion sur la bioéthique et sur les avancées parfois inquiétantes de la science. Aussi n'en trouve-t-on pas dans Dérapages. Mais on est en droit d'y espérer une ambiance, un climat, un goût de revenez-y, ce qui devrait être la moindre des choses pour ces héros récurrents, au moins pour quelques enquêtes car je ne suis pas un adepte des intégrales du commissaire X ou de la capitaine Y, même dans le meilleur des cas. Bref, Pour qu'elles me revoient Danielle Thiery et sa créature Edwige Marion devront me mettre en examen.

 

 

 

20 avril 2015

Iceland scories

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                                 Asphodèle m'avait donné envie de retrouver Erlendur que je n'avais pas vu depuis dix ans. Bibliothèque Guy de Maupassant de ma vieille cité picarde, au pif je prends La muraille de lave, ce qui, après Le mur invisible très récemment, devrait logiquement me conduire au Mur de Sartre auquel je préférerai et de loin réécouter le Floyd et The Wall. Là dessus vous pouvez compter sur moi. Cette entrée en matière ne casse pas des briques mais bref Erlendur est en vacances dans ce roman et c'est l'un de ses adjoints, Sigurdur, qui s'y colle. Un bon polar avec un inspecteur pas très sympa dont la vie privée part à vau-l'eau mais il y  a longtemps que n'enquête plus nulle part dans le monde un commissaire Maigret que sa femme attend patiemment pour réchauffer le mironton.

                                Vu d'ici, avec 300 000 habitants enfermés dont deux cinquièmes à Reykjavik, on pourrait croire que les Islandais se connaissent tous et qu'on y croise son voisin de palier dans tout bar qui se respecte ou qui ne se respecte pas, et que les secrets n'y sont pas faciles à celer. J'avoue préférer un pays où mentir n'est pas plus élégant mais un tout petit peu plus facile. Si je vous dis ça ce n'est pas pour étaler mes turpitudes mais parce que La muraille de lave joue sur les secrets qu'ils soient bancaires ou privés voire très privés, ce dans une île qui a joué avec le feu, pas seulement celui de ses volcans. Ce que j'ai aimé c'est que Sigurdur est loin d'être un parangon de vertu, n'agissant bien ni avec sa mère, à peine avec son père malade, et qu'il est somme toute assez misanthrope.

                              Pas d'armes à feu dans La muraille de lave, qui est à la fois un phénomène géologique insulaire et dangereux et le surnom d'un centre financier maléfique porteur de crise. On sait le désastre économique récent de l'Islande, et celui des Islandais. Des maîtres chanteurs, des photos compromettantes, des "recouvreurs" musclés pour des dettes plus que douteuses. Ainsi donc, et Dieu merci pour la littérature policière, même très au Nord, même très à l'Ouest, même très dans l'Atlantique, les voyous se portent bien. Ouf, ce n'est pas l'apanage d'East L.A. Parfois pourtant je regrette un peu les écluses de Simenon ou le presbytère de Rouletabille. Cette boutade ne doit pas masquer la qualité de l'écriture d'Arnaldur Indridason, bien connu maintenant des lecteurs français.

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28 mars 2015

Angel Baby

Masse critique

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                                 Avec cette sélection Babelio je me suis plutôt fois fourvoyé, mais c'est un peu la loi du genre. Frontière ouest américano-mexicaine, un de ces trop nombreux endroits où une vie s'envole très vite. Clairement les avis vont diverger sur ce polar. Quatrième de couv., Ron Rash, le très bon écrivain américain écrit "Richard Lange est un conteur-né:il signe là un formidable roman, aussi haletant qu'étonnamment émouvant". Tel n'est pas mon sentiment. Dans ce qu'il est convenu d'appeler un sale coin, la ville de Tijuana, crépitent les colts 45 plutôt que les trompettes mariachis. Les flics y sont ventrus et vicelards, les dollars changent de mains plusieurs fois la journée ,des putes aux proxos et des clandestins aux passeurs. Rien d'original, pègre et wetbacks miséreux refoulés et de retour le lendemain, chicanos regard vers le Nord, alcools divers et tutti quanti. Un peu marre de ces polars listés et lestés.de toutes les verrues de nos sociétés. Allez, un petit effort, encore quelques mots.

                               Angel Baby c'est en fait l'histoire d'une fuite, d'une cavale, celle de Luz qui tente d'échapper à l'emprise d'El Principe, baron local de tous les trafics, une ordure comme on en rencontre tant dans pas mal de polars hélas interchangeables, seuls variant les latitudes et les décors. L'aide, très  improbable dans ce cas de figure, de Malone, lui-même en rupture suite à la mort de sa fille, lui permettra-t-elle de retrouver la sienne, Isabel, et d'échapper à la terrible vengeance d'El Principe qui a lancé à sa poursuite El Apache, qui purgeait une lourde peine et qu'il a réussi extraire de la geôle où il moisissait, et dont il menace d'exécuter les deux enfants s'il ne s'acquitte pas au plus vite de sa tache, ramener Luz au mortifère bercail de l'une des villes classées les plus dangeruses au monde (mais il y a de la concurrence). J'oubliais Thacker, flic pourri à la moelle, qui fera un moment tandem avec Jeronimo. Si vous n'avez pas tout suivi c'est loin d'être important.

                             J'ai cru comprendre que Richard Lange avait muni chaque personnage de jeunes enfants morts ou vifs pour noircir le tableau et le déshumaniser encore un peu. Bien sûr un thriller fait rarement dans la tendresse.Cependant Angel Baby c'est de la fast litt tendance Mexicali, on y lit l'équivalent de ce que mangent les fuyards et leurs poursuivants. Bien loin de la gastronomie et de la littérature. 

 

14 janvier 2015

Pulp fictions + Index

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                                On connait William Irish au moins par le cinéma, L'homme-léopard, Les mains qui tuent, Fenêtre sur cour (pseudo Cornell Woolrich), La mariée était en noir, La Sirène du Mississippi. Chez 10/18 on a regroupé nombre de ses nouvelles sous une appellation globale Irish Bar, Irish Cocktail,Irish Blues. Irish Murder compte six histoires policières écrites autour de 1940. La plupart ont été publiés dans les fameux Pulp Magazines, bon marché, qu'ont hantés aussi d'autres très grands comme Chandler, Hammett, McCoy. Elles mettent en scène des types très ordinaires la plupart du temps victimes d'une certaine naïveté de leur part. Manipulés par plus forts qu'eux ils sortent parfois innocentés, mais rarement complètement comme dans Marijuana, texte qui aborde de front l'usage de la drogue d'une manière assez nouvelle à l'époque.

                                J'aime beaucoup L'héritage où, comble de malchance, deux braqueurs de voiture récoltent un cadavre dans le coffre et par là même une accusation de meurtre. Le manque de pot est aussi fréquent dans ce recueil, la vie polar est ainsi, on est parfois au mauvais endroit au mauvais moment. Par exemple Meurtres à la seconde où un mari jaloux, horloger de surcroît, prépare un mécanisme explosif dont le hasard pourrait faire de lui sa propre victime. Le dénouement est souvent inattendu et l'on s'aperçoit que la vérité ne tient qu'à un fil. Ce fil, fragile, et susceptible de se rompre à tout moment, c'est celui du talent de ces écrivains longtemps mésestimés, très souvent alcooliques, la plupart du temps bridés par Hollywood. Des écrivains, tout simplement. Et c'est déjà bien.

P.S Vous pouvez consulter dorénavant un récapitulatif des écrivains et livres chroniqués. Pas de liens directs,il vous suffit de taper le nom de l'auteur ou du livre.J'ai appelé ça A comme auteurs ayant fait l'objet d'une chronique (c'est la première catégorie). Autrement dit d'

Abbey  à   sans-titre

          

 

                            

                               

30 décembre 2014

Armageddon Rag (Full metal planet)

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                                         J'ai sacrifié au culte George R.R.Martin non pas avec Game of Thrones mais avec ce thriller rockapocalyptique que m'a très gentiment envoyé une blogueuse anonyme qui lit en commun avec moi régulièrement et qui très hippophile aime aussi beaucoup Marcel Aymé. Armageddon Rag, petit pavé de 583 pages, certains en parlent comme d'une bible. Mais Mr.Martin n'est ni Tolkien ni Stephen King, grandes figures tutélaires qui semblent planer au-dessus de  ce roman tels le faucon immense et maléfique des cauchemars, nombreux, de Sandy Blair, écrivain qui couvre la campagne de reformation des Nazgul, groupe de hard-rock dont le chanteur est mort abattu en plein concert au Nouveau-Mexique. C'était en 1971. Dix ans après c'est leur ancien manager qui est victime d'un meurtre satanique.

                                         Sandy Blair, romancier en panne, enquête et voit ressurgir les vieux démons d'un activisme politique ultradémago en fait et surtout ultrahalluciné. Came à tous les stades, donc banal à, pleurer, George R.R. Martin n'y va pas avec le dos de la petite cuiller. Loin de moi l'idée de faire du monde du rock une asso de premiers communiants, mais Armageddon Rag perd rapidement toute mesure et par là même toute raison d'être. Et de ce roman de mes vingt ans, que Martin a conduit à feu et à sang comme un véhicule de science-fiction totalement incontrôlable, je ne retiendrai que les titres des chapitres, tous empruntés aux meilleurs morceaux rock ou folk de la jonction fin sixties début seventies. Ce livre est un barnum qui mélange tout, ruine millénariste, vagues réminiscences des années-fleurs, pacifisme très peu pacifique, somme toute, j'ose le dire, des choses qui ne m'ont guère passionné. C'est ma pauvre blogueuse anonyme qui risque d'être verte de déception.

                                     Libre à vous de vous arracher les tripes sous les soixantièmes rugissants de décibels zébrés de rage et de tonnerre. Et l'impression que George R.R.Martin est plutôt un faiseur. J'ai beaucoup lu sur le rock, bien que ce rock lorgnant vers le métal (ça pour être métallique, le roman l'est, de fer et d'acier et d'airain) ne soit pas le mien. J'en ai surtout tant écouté, et je continue. Et je rêve à un grand roman sur cette musique, qui ne serait pas une suite obscure de descentes aux enfers sur fond binaire explosif, culminant en une bataille d'Armageddon hiroshimesque, à faire passer Altamont pour un goûter champêtre, mais une vraie saga sur cette révolution que furent ce style musical et ses innombrables dérivés. Y a quelqu'un qui m'a dit que, publié en 83, Armageddon Rag pouvait être considéré comme une oeuvre de jeunesse, et que partant de là il ne fallait pas trop vite dévisser Martin de son trône. Dont acte. 

                                    J'oubliais le principal, la dédicace de ce livre. Et là je m'incline et signe avec empressement. Vous pouvez taper là dedans au hasard, sorte de bande originale idéale, j'en réponds sur le souvenir de mon premier accord barré, tant j'ai aimé ces gens-là.

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3 juin 2014

Peu de précipitation

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                                         Ce polar pourrait entrer dans le sous-genre psycho puisqu''il se situe entièrement dans un hôpital psychiatrique, lequel établissement a une histoire et ruisselle de souvenirs d'une époque pas si lointaine où la médecine des troubles du comportement était rien moins que diablement carcérale. Diablement est le mot juste car le centre porte le nom pas forcément jovial de Théophobe Le Diaoul, jadis Théophile Le Bellec, un ancien patient illuminé ou assombri, c'est selon, et que la Grande Guerre avait conduit dans ces murs tragiquement continuateurs de l'aliénation des tranchées. Cette idée sous-tend toute la suite de l'enquête menée par Eric Lanester, flic et psychologue, et son équipe dans cet univers où l'on a coutume de dire que la différence entre les soignants et les soignés ne saute pas toujours aux yeux.

                                        En cette année centenaire la Grande Guerre est donc indirectement responsable une fois encore de morts violentes, celles d'un patient défenestré par son infirmier, puis le suicide de ce dernier. Le meurtre en ces lieux peut s'avérer essentiellement d'ordre chimique, antidépresseurs, psychotropes, gélules et pilules multicolores pouvant faire fonction de fameux objets contondants. Françoise Guérin, elle-même psychologue, décrit bien les arcanes et plus encore les archives si cruciales dans cet hôpital où l'on comprend trop vite l'importance de l'hérédité, des rivalités et des dynasties. Peu de professionnels collaborent vraiment aux interrogations de Lanester et de ses collègues, soigneusement stéréotypés, une râleuse, une extravertie portée sur la chose, un bleu maladroit. Pas trop d'aide du médecin-chef, pointilleux sur ses prérogatives. Par contre, Elisabeth Bassonville, elle, responsable de tout le passé historique du Centre Théophobe Le Diaoul, se prête si bien aux questions que ça en devient louche.

                                       On s'achemine ainsi vers une vérité subodorée depuis bien longtemps. Dommage que l'on soit depuis pas mal de pages resté assis à la cafeteria, à rêvasser à ce qu'aurait pu être une incursion réussie dans ce milieu hostile à toute curiosité. Les enfants de la dernière pluie, tout au plus une petite ondée de l'autre côté du rideau, celui qui sépare tant bien que mal la norme de la différence, sachant que l'individu dit normal n'a pas bonne presse dans la critique littéraire jamais exempte de démagogie, mais tout ceci reste insuffisant.

3 mai 2014

Affres, hics en questions

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                                         Un titre bien banal pour un roman fort enlevé. Des enquêtrices qui s'assument, des femmes fortes, on sent bien l'intention de l'auteur, un tantinet militante, de revendiquer la pleine légitimité de la parité. Pas de surprise de ce côté mais un excellent voyage qui mêle assez habilement les services secrets, les rivalités policières, les boeufs-carottes, les hommes de l'ombre, face aux mouvements terroristes, en l'occurrence la piste syrienne semble avoir la côte ces temps-ci. Mais on pense évidemment à l'affaire dite Karachi et à certaines ventes d'armes. 

                                          Lola, flic en disponibilité et son amie Ingrid en rupture de Las Vegas se penchent, mais pas très officiellement, sur la mort mystérieuse du commissaire divisionnaire Mars en Côte-d'Ivoire, sur un chantier abandonné sous la pluie tropicale. Un avocat marron en taule semblerait être en possession de carnets compromettants. Un autre grand flic que tout accuse, et un monde parallèle d'ex-barbouzes ayant conservé un petit job, de mercenaires sans scrupules, un grand camé devenu serviteur zélé. On patauge dans la déliquescence, qui remonte très haut dans la sphère politique, mais on s'y trouve bien car la plume de Dominique Sylvain est alerte et conjugue fort bien rythme soutenu et humour percutant, les réparties entre Lola et son associé dans cette recherche, Berlin, fusant avec  bonheur même pieds et poings liés.

                                        Particulièrement réussie toute la partie africaine d'Ombres et soleil, où un patron de boîte de nuit et un conteur un peu griot renseignent Lola et Ingrid dans les gravats d'une résidence des beaux quartiers d'Abidjan. L'image d'un continent noir où la débrouillardise tient lieu de passeport et où la chanson  Reine Pluie scande avec drôlerie les aléas de l'enquête au milieu des ingrédients naturels d'un bon thriller version Françafrique, trahison, violence, corruption, le tout venant de l'âme humaine tant à Treichville que dans l'Ile-de-France résidentielle. Remontent lentement les meurtriers souvenirs de la station Saint-Michel et d'un attentat à Damas. On s'y perd un peu,le labyrinthe parfois se complique de frénésie mais dans le monde du polar on sait bien que climat, ambiance et dialogues noient souvent l'intrigue la plupart du temps tarabiscotée pour des neurones moyens,je parle des miens. Qu'importe la façon pourvu qu'on ait la liesse. De toute façon Dominique Sylvain vous en parle mieux que moi.

 

 

 

24 avril 2014

Un petit goût de revenant

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                                          Chez Babelio les livres se suivent et ne se ressemblent pas. Parfum d'aventures, un souffle westernien balaie Le revenant, signé Michael Punke, un peu appliqué et un peu scolaire,dirai-je, mais bien plaisant cependant. Nous sommes vers 1820, avant la conquête de l'Ouest par les masses de chariots bâchés. C'est encore le temps des éclaireurs, des aventuriers qui remontent le Missouri et ses affluents, à pied et en bateau, par exemple en bullboats, en peaux de bison. Dans le froid de la route des Rocheuses à peine agrémentée de quelques forts pour le moins sommaires Hugh Glass, très gravement blessé par un grizzly, est abandonné et dépouillé par ses deux compagnons. Le revenant tient un peu du manuel de survie et de Robinson Crusoe qui aurait lu Monte-Cristo et ne vivrait plus que pour la vengeance. On rêve un peu à Fenimore Cooper et à Bas de Cuir. Et puis surtout les vieux birbes comme moi égrènent leurs souvenirs de westerns. Nostalgie de ces noms magiques la Yellowstone, la Platte River, la Big Horn.

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                                         Ce roman de la conquête a cela de bien , qu'il ne revisite pas forcément la mythologie du grand Ouest à l'aune de l'autoflagellation et de la repentance. Les Indiens y sont en général l'ennemi bien que les trappeurs et les coureurs des bois soient le plus souvent tout aussi sanguinaires et surtout pas bien malins. Loups et bisons, rapides charriant glaces et cadavres, pluies de flèches et mauvais whisky sont le lot de ces aventuriers. Hugh Glass et  certains autres personnages ont réellement existé. Cependant Michael Punke a tressé ces péripéties dans le plus pur style roman d'aventures, très vivant et très agréable, nous (ré)apprenant au passage le rôle si important des comptoirs commerciaux et des hommes d'affaires établis au centre du pays, faisant de St.Louis la porte de l'Ouest, celle qui devait conduire dans la poussière, la sueur et le sang, aux rêves dorés californiens et aux ultimes pistes de l'Oregon. En résumé une lecture oecuménique pour (presque) tous les âges. Et probablement un film du Mexicain Gonzalez Inarritu avec DiCaprio vers 2015-2016. Il fallait s'y attendre, mon ami le Bison a déjà ruminé sur Le revenant. http://leranchsansnom.free.fr/?p=7306

 

 

22 avril 2014

Vois Belz et bute-le

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                                           Amateurs d'embruns, de sel et de houle atlantiques, embarquez pour la petite île de Belz, au large de Lorient. Le polar, on le sait, se conjugue sous toutes les latitudes, du Botswana jusqu'en Islande, c'est même devenu un genre en soi, le noir quasi ethnique. Cap à l'Ouest donc avec Emmanuel Grand pour son premier roman qui mêle habilement immigration clandestine venue de l'Est et ambiance tempête sur les îles, lorgnant avec un peu d'application vers le fantastique légendaire, le fameux Ankou, ange tutélaire de bien des malheurs bretons. Marko est ukrainien, une petite annonce lui a fait rencontrer un patron de pêche, taiseux comme pas permis qui l'embauche sur son chalutier. Curieux, pas d'une folle vraisemblance quand on sait que bien des îliens pointent au chômage et que Marko n'a mis les pieds sur un bateau qu'avec son grand-père à la pêche dans le port d'Odessa. Ce Caradec aurait-il une autre idée? Drôle de comité d'accueil pour Marko et drôles d'évènements sous le ciel souvent chargé du Morbihan. L'étranger attire les regards et dérange ce petit monde plutôt vindicatif en dehors de quelques figures imposées compréhensives, l'institutrice, le libraire lettré, le "fêlé" de service.

                                           Côté méchants, très, on a droit à une brochette de Roumains, des passeurs prédateurs mécontents que leurs proies leur aient échappé, avec un tueur sur la piste de l'exilé. On suit donc en montage alterné le gibier et le chasseur, selon un procédé habituel dans le roman policier. J'avoue avoir été plus séduit par le climat breton, ses grimoires et ses signes inquiétants sur terre et mer, que par la course-poursuite. Nous sommes en Bretagne, le prêtre, dit-on encore le recteur, joue un un rôle non négligeable dans cette lutte où les démons prennent parfois figure humaine. La malédiction, ce satané Ankou, c'est le cas de le dire, trouve beaucoup d'écho dans la population donnant à Terminus Belz un air assez passéiste à mon sens. Mais on ne s'ennuie pas sur cet îlot venteux, ni dans ce roman où le commissaire du continent ne s'attarde guère et où l'on a l'impression qu'on aime bien régler ses comptes entre autochtones. Revigorant comme une bolée de cidre lors de vacances sur une côte sauvage, salubre incursion en plein air, ce voyage vers l'Ouest fait plutôt du bien, dans une catégorie agréable et convenue.

19 avril 2014

Notre-Dame du crime

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                                                            Premier roman d'Alexis Ragougneau ce roman policier ne nous éloigne guère géographiquement du fameux Quai des Orfèvres. Tout près de là ce bon polar vaut surtout par son personnage principal, trônant en majesté au coeur de Paris depuis huit siècles,Notre-Dame. Imposante, impressionnante et intemporelle,un certain Victor Hugo nous l'avait déjà peuplée de héros inoubliables, gens de peuple, gens d'armes, gens d'église. Il y avait même déjà une "créature" du diable. L'été apporte dans l'île de la Cité son lot de touristes et la grande gothique ressemble à une babel cosmopolite, laquelle voisine avec toute une faune pas forcément très chrétienne.Voilà que se commet un meurtre à l'église comme dans Maigret à Saint Fiacre. Mais la victime n'est pas ici une comtesse dame patronnesse mais une fille de 21 ans, minijupe et décolleté, de blanc très court vêtue en ce 15 août dédié à Marie, et qu'on rtrouve sur la dalle curieusement souillée. A toute recherche il faut un limier, le Père Kern sera notre homme, prêtre malingre, contrefait, douloureux,il mène son enquête qui ne colle pas trop avec celle de la police. Classique, il ne faut pas espérer que La Madone de Notre-Dame donne  dans le suspense haletant ni dans le whodunit à la Agatha Christie. Loin de là mais ce n'est pas très grave. L'intérêt est ailleurs.
                   
                                                            L'important dans ce livre c'est l'atmosphère et la découverte de la ruche Notre-Dame. Plus qu'un commerce, presque une industrie. Prêtres de tout niveau, hiérarchie sourcilleuse, petit personnel de sacristains, de surveillants mais aussi policiers omniprésents, et milliers de touristes font de la belle un monde à part en plein milieu de la grande ville. C'est parmi ce réglage minuté, particulièrement ce jour, dans un maelstrom de dizaines de langues, mais aussi à la technologie de surveillance pointue que le coupable sera identifié. La jeune Claire Kaufmann, procureur troublée , un commissaire manifestement un peu trop buté, les gargouilles en ont des vertiges. On s'attache au Père Kern, lourd passé et tentations refoulées, un enquêteur inattendu. Dans le Paris historique avec l'aide d'un clochard alcoolo et celle de Dieu bien qu'il ait ici fort à faire avec l'ombre du diacre hugolien Frollo, soumis au mal, on fait avec La Madone de Notre-Dame une belle escapade entre spirituel et ô combien charnel, bref tout ce qui fait de l'homme un diable potentiel.

                                                         Dasola a bien aimé aussi L'insoutenable légèreté des scones - Alexander McCall Smith / La madone de Notre-Dame - Alexis Ragougneau

13 avril 2014

Un livre, un film (énigme 91), la solution

film       Aifelle, Manu, Dasola, Claudia, Asphodèle, Celestine ne se sont pas posé la question bien longtemps. Le film semble les avoir impressionnés, ce qui est mon cas également. Bravo à tous trois.La réponse:Jane,ma soeur Jane . Merci et rendez-vous samedi prochain du côté de  chez Claudia et Wens.

27 mars 2014

Haro sur Dawa

Mmasse critique

                                                    Nouvelle aventure critique avec Babelio qui me fait confiance une fois encore. Dawa est un pavé qui aurait gagné à se "galetiser" d'au moins un tiers car tout de même 500 pages c'est lourd, surtout pour un roman pour le moins redondant et immodeste.Dawa est le nom d'une opération terroriste visant à cinq attentats dans les cinq grandes gares parisiennes. Tous les étages de la société française de 2014 sont explorés,mais comme ça m'a ennuyé. De la cité des 3 000 avec son habituel gisement de délinquants dont certains recrutés pour l'opération, jusqu'aux arcanes du pouvoir, très concrètement circonscrits car l'action se déroule en ce moment même d'élections 2014, en passant par la sempiternelle guerre des polices. Souvent dans ce genre de bouquins on n'aime pas tout. Là je n'aime presque rien.

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                                    A commencer par le présupposé que l'argot des banlieues n'avait pas de secrets pour moi. Nanti d'un zeste d'incompréhension, j'ai très vite fait la gueule à ma lecture mais suis allé jusqu'au bout, sans que jamais aucun personnage ne m'interpelle vraiment. Trop de figures traversent cette histoire, pessimiste quant à ce pays qui ne se comprend plus lui-même. Dans ces cas là on privilégie l'efficacité, genre cinéma carré, pourquoi pas. Mais voilà, des digressions, des considérations générales sur le microcosme politique, des personnages féminins stéréotypés, Julien Suaudeau a fait bien long pour m'emmener tout près. Sans intérêt pour moi. J'ai bien dit pour moi.

 

24 février 2014

Equateur de marbre

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                                           C'est toujours avec plaisir que je chronique un livre offert et je remercie Babelio de sa confiance. La mission était agréable, découvrir un polar équatorien, chose peu commune. En route pour Quito car l'Equateur c'est soit la grande cité portuaire du Pacifique, Guayaquil, soit la montagneuse et déjà andine capitale administrative. Plusieurs figures principales dans Mourir, la belle affaire, ce serait un thriller choral? Pas vraiment et est-ce tout à fait un roman policier? Trions. De victimes, de cadavres, certes on ne manque pas et Alfredo Noriega qui porte un nom tristement célèbre un peu plus au Nord, n'est pas avare de ces amas sanguinolents, de ces visages dévastés, de ces deux tiers d'homme, qui atterrissent souvent sur la table d'opération d'Arturo Fernandez, médecin légiste. Mais à lire le titre on comprend la violence du propos, et celle du continent, avec cet horrible sentiment de l'inévitable. J'ai lu récemment que le crime, qui se porte bien partout, merci, avait une nouvelle capitale, non plus Johannesburg ou Lagos, mais Tegucigalpa du modeste Honduras qui semblerait plus gangrenée si possible que Ciudad Juarez la sinistre ville frontalière. Comme en football il n'y a plus en corruption, meurtres et narco, de petites équipes. Manifestement Quito ne donne pas sa part aux condors.

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                                            Arturo fait son boulot. Quelques flics à peu près honnêtes aussi. Tout ça pas longtemps car explosent les pare-brise et les vrais accidents automobiles sont assez rares. La mort est rarement vraiment accidentelle à Quito, sauf par erreur de personne. Beaucoup de saintes églises dans la capitale équatorienne mais bien peu de charité chrétienne. L'inspecteur Herriberto Gonzaga veut tenir la promesse faite à Maria del Carmen, retrouver un chauffard assassin, denrée assez fournie ici bas, enfin ici haut, 2850 mètres d'altitude. A cette hauteur les autochtones ont souvent un peu plus de sang que les étrangers, ils en perdent donc un peu plus aussi sur l'asphalte des banlieues ou dans la poussière des bidonvilles. Beaucoup d'assassins dans Mourir, la belle affaire, et bien peu de coupables, la vie en Amérique du Sud n'a jamais valu que quelques narcodollars. Omniprésente au long de cette balade quitenienne de sang et de larmes, la camarde nous prend par la main et Arturo nous guide dans la jungle équatoriale urbaine. C'est le plus réussi de ce bon roman, on sent vivre Quito, ses ruelles sordides, ses cris dans la nuit automobile, ses dérisoires pauses entre deux morts de vieillards ou d'adolescents, ce brouillard d'emphysème venant du tout proche volcan.

                                           On le sait depuis lontemps,les meilleurs polars sont des bannières citadines. C'est le cas pour la Quito d'Alfredo Noriega, avec ses enfants perdus, son crachin andin, ses vieilles rescapées et son inaltérable fatalisme contre lequel on lutte malgré tout.Après tout, Mourir, la belle affaire...

18 février 2014

Nordique botanique

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                                J'avais apprécié Le loup dans la bergerie, j'ai aimé Fleurs amères et le Norvégien Gunnar Staalesen me semble du niveau des meilleurs Mankell, et bien plus intéressant que Ake Edwardson par exemple. Ce roman nous baigne dans Bergen, seconde ville du pays, et m'a donné fichtrement envie de traîner dans cette ville de l'Ouest, car Gunnar Staalesen sait nous la rendre palpable. Varg Veum, son privé, sort d'une désintox à l'alcool et envisage un gardiennage d'une propriété de prestige pour se remettre à flot, aidé en cela par la kiné, mes respects chère consoeur, qui l'a pris en charge. Les détectives du Nord ont ce problème, c'est génétique, et tout le monde ne se contente pas comme Maigret d'un blanc sec au comptoir.

                                Ecrit il y a une vingtaine d'années Fleurs amères évoque le combat écologique et la lutte interne dans une riche famille d'industriels. Un premier cadavre dans la piscine des riches architectes, de douloureux retours en arrière sur la disparition d'une enfant huit ans plus tôt, cette famille d'atrides de la haute bourgeoisie scandinave, dont la fille est handicapée mentale depuis un accident (?) et qui herborise, le regard au ciel, une intrigue que comme d'habitude j'ai un peu perdue en route. Mais le plus important est Bergen, principal personnage, cette ville attachante et  sillonnée par Varg Veum de banlieues en port industriel, de parc paysager en centre d'aquaculture. Alors bien sûr Gunnar Staalesen abuse des noms de lieux pour qui n'est pas indigène. Il sait de quoi il parle, auteur, outre des enquêtes de Varg Veum, d'une trilogie historique Le roman de Bergen.

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                                J'aime le Nord mais ayant jadis abusé de l'aquavit des polars de là-haut je ne m'y aventure plus que rarement, laissant Wallander et Winter faire valoir leurs droits à la retraite, et vous laisse sur une note plus légère, Un peu d''or dans l'air estival, sous les doigts du génial duo folk issu de Bergen, Kings of Convenience.

 

 

 

21 décembre 2013

Deep South, forcément le South est toujours deep

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                          Pas terrible au début, l'intrigue en forme de réglement de compte assez banale, le sheriff adjoint lesté d'un lourd passé, tout ça sentait le déjà vu déjà lu. Mais ça, difficile d'y échapper. Pourtant la musique prend car John Turner est un flic complexe et dont les digressions m'ont beaucoup intéressé.Nous sommes à Oxford, Mississippi, les amateurs de folk ont déjà traîné dans cette ville symbole s'ils suivent un peu mes élucubrations musicales on the road. Turner, ex-flic à Memphis, Tennessee (yeah, pardon, ça m'a échappé), a fait onze ans de prison puis s'est un moment reconverti en psychothérapeute. Un excès de vitesse, 200 000 dollars dans une Ford Mustang, puis une fusillade, et le voilà qui replonge dans la poisse du Sud entre les caïds de Memphis et les exécuteurs des basses oeuvres. Encore une fois la trame policière est classique mais James Sallis, par ailleurs auteur de Drive dont fut tiré le film de Winding Refn, procède par petits flash-back pointus sur l'enfance de Turner ou ses démêlés avec la justice, évoquant aussi le Sud éternel avec ses barbecues et ses opossums. On s'attache ainsi à ce flic, porté sur l'alcool,pas mal,et sur le blues,mieux encore.

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                         L'univers de James Sallis, c'est aussi les seconds rôles, taillés pour le cinéma, et qui gravitent autour de Turner. Ainsi de Val, l'amie qui fait dans le social, Nathan, le braconnier silencieux,le shérif brave type qui en a vu d'autres, J.T. la propre fille de Turner, revenue de loin. Et une communauté de jeunes écolos qui s'avérera pas si bornée,on peut rêver. Sallis semble avoir fait tous les métiers durant sa vie,y compris le mien. Alors à cet ex-confrère j'ai envie de revenir assez vite, l'adjoint Turner étant un récurrent apparu aussi dans Cypress Grove,avant, et Salt River, après. Lew Griffin, détective noir, est, lui, le héros d'une série antérieure dont les six titres portent un nom d'insecte (The long-legged fly , Moth,etc..., tous en français chez Gallimard). Mais James Sallis est aussi biographe de Jim Thompson, David Goodis, Chester Himes, traducteur de Queneau, Cendrars, Neruda et musicien musicologue auteur de bouquins sur la guitare jazz notamment. Si c'est pas de l'éclectisme... Sûr qu'il nous rejoindra Up on Cripple Creek, avec une autre légende, The Band.

24 octobre 2013

Gare aux rats minables gros,bis

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                                   J'avais lu il y a dix ans deux aventures de Jim Qwilleran et ses deux siamois Koko et Yom Yom. J'avais aimé l'esprit bon enfant de cette petite  communauté américaine. Et puis Soene,très portée sur les matous,c'est elle -même qui l'écrit, a rappelé la vieille Madame Lilian Jackson Braun à mon souvenir. Morte à 98 ans en 2011 LJB fait du bien quand on la lit, à condition de ne pas lire la trentaine de volumes d'affilée.Mais de temps en temps,grâce à 10/18 Grands détectives on peut s'en amuser. Je viens de le faire avec Le chat qui donnait un coup de sifflet où l'on retrouve l'improbable comté de Moose, au nord de partout. Tout un petit monde vit là-haut, bibliothécaire, vieilles dames curieuses, journalistes provinciaux, banquier véreux pour justifier une enquête menée par Jim avec la complicité de ses deux félins surdoués.

                             On y boit du café en bonne compagnie, les habitants répètent sérieusement  Le songe d'une nuit d'été, version petits hommes verts à la place des fées, quelle audace. Tout cela est bien sympathique sur fond de bourgade un peu "idéale " sauf que meurtre il y aura tout de même. Miaou, on est dans un polar après tout, les dits Koko et Yom Yom n'apparaissant d'ailleurs qu'assez succinctement, chats de luxe qu'on a plaisir à imaginer. Ca plaira aussi aux ferropathes car l'intrigue tourne autour d'une magnifique locomotive à escarbilles. D'accord mais on peut avoir d'autres chats à fouetter quant à bouquiner. Qu'importe, un petit moment à sillonner le filon félin de Lilian Jackson Braun n'a jamais fait de mal à ronronne,euh,à personne.

28 août 2013

Les belles de Cain ou plus fatales tu meurs...

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                                  Tu meurs de toute façon à fréquenter l'univers en noir et blanc sorti de l'imagination de James Cain.Ne pas se poser devant ces deux belles garces le sempiternel dilemme de l'adaptation d'un livre pour le cinéma.Qu'est-ce qu'on s'en fout de tout ça quand on a seize ans et qu'on découvre les  films à la télé.Mais le peignoir de Barbara Stanwick dans Assurance sur la mort le dispute au short de Lana Turner dans Le facteur sonne toujours deux fois pour ce qui est de mes émotions.J'en tremble. Alors pas d'exégèse pointue ni de digressions savantes pour ces deux oeuvres au noir, maîtresses et d'anthologie. Pas d'analyse du style Billy Wilder ou des musiques si bien orchestrées pour ces drames annoncés. Que du coeur battant,brut, que du souffle court, que du moite...

Le facteur sonne toujours deux fois - Trailer



                                  Et vous, comme disait Woody Allen à propos d'une autre actrice et de son collant, vous vous verriez bien réincarné en peignoir de Barbara ou en short de Lana? Oh,qu'est-ce que j'ai chaud,moi...Bon, revenons à la littérature, c'est plutôt des bouquins à avoir dans la poche,bien écornés,bien fatigués,de père en fils.

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