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BLOGART(LA COMTESSE)
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28 juin 2010

Ma vie sans...Girl from the North Country

   Immortelle ballade cette Fille du Nord n'a cessé de m'enchanter depuis mes jeunes années.Pas forcément vraiment de Dylan,flou artistique très zimmermanien sur la paternité de cette chanson,qui ressemble à pas mal d'autres notamment Scarborough Fair,autre perle folk.Voici la magnifique version  des Waterboys de Mike Scott au meilleur de leur forme.Il y a longtemps de ça.Il y a longtemps de tout quand on mûrit.Ce qui ne nous empêche pas de nous souvenir d'une fille du Nord ou de l'Ouest,aux cheveux longs ou courts,au châle de laine ou au corsage fleuri.On ne cesse de réinventer le souvenir de la Fille du Nord.Et on voudrait s'assurer,des années après qu'elle ne souffre ni du vent ni du froid.Alors si vous la voyez n'oubliez pas de "donner le bonjour à la fille qui fut mon amour".

http://www.youtube.com/watch?v=gzP2-B4TueI  Girl from the North Country

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23 juin 2010

Afrique du Sud,vainqueur

    

                     Grande terre littéraire dont je n'avais lu que Paton,Brink et Schoeman,d'Afrique du Sud ne nous vient pas que la fange.Prix Nobel, J.M.Coetzee a écrit en 83 Michael K.,sa vie,son temps.C'est la très modeste histoire d'un homme lui-même humble jardinier englouti par la spirale guerrière du pays.Il n'y comprend rien,Michael.Manifestement il n'a pas inventé la poudre mais il voue un culte à sa mère malade qu'il trimballe dans une brouette pour la mettre à l'abri des violences de ce Sud meurtri.Bientôt ce ne sont plus que les cendres de sa mère Anna qu'il porte sur son coeur.Michael tente alors de survivre à l'aide des rares graines de potiron et de melon qui constitueront son unique mets.Coetzee décrit magnifiquement les travaux de Michael,ses tentatives d'irrigation et ses douces joies transitoires lors de sa récolte de cucurbitacées.Ces lignes agraires sont fabuleuses et courent dans la première moitié du livre,pépites insoupçonnées et porteuses d'espoir,modeste lui aussi.Car tout est modeste dans Michael K.,sa vie,son temps.Le héros n'a d'autre idée que de lutter pour préserver sa dignité plus que sa vie.

    Son initiale peut bien sûr faire penser à Joseph K. et à Kafka.Je l'ai du moins ressenti ainsi.Ce pays en guerre civile permanente,hérissé de camps,divers mais réels,plus parcourus de mépris et d'indifférence que de véritable haine,farcis de toutes les incompréhensions,ne semble avoir ni queue ni tête,telle une bureaucratie tatillonne qui a oublié toute fraternité.L'homme Michael,fruste,n'existe qu'en son carré de légumes qu'il appelle ses enfants.C'est une belle figure de cette littérature riche,haletante et hyperalgique;c'est un personnage que je n'oublierai pas.J.M. Coetzee de son écriture austère et calme est un auteur de haut vol.J'ai très envie d'en lire davantage.Je vais finir en faisant vraiment la fine bouche:j'ai cependant été plus sonné encore par Karel Schoeman(voir chroniques de ses quatre romans traduits en français).

21 juin 2010

Géographie:Tucson, Arizona

http://www.youtube.com/watch?v=c3hRWLUWQNI  Tucson,Arizona

  Dan Fogelberg dont il fut déjà question ici nous a quittés il y a deux ans.Il fut l'un de ces nombreux songwriters à oeuvrer en douceur,mélodiste doué,balladin aux jolis textes dont quelques très grands succès là-bas,outre-Atlantique.Consultant les historiens il semble que son plus bel album soit Netherlands,en 78,avec force cordes et souvent la flûte de Tim Weisberg.J'ai proposé il y a longtemps Leader of the band,hommage à son père.Pour cette page voyageuse voici Tucson, Arizona,deuxième ville de cet état dont la cité originale Old Tucson,servit à de nombreux westerns dont Rio Bravo.Tombstone,le célèbre site de O.K.Corral,n'est d'ailleurs qu'à quelques miles.

18 juin 2010

Les jeunes années de Nanni

      spet_9349782_29190

        Ecce bombo n'est que le deuxième film de Nanni Moretti,1978.Et déjà s'affirme l'importance d'un cinéaste nouveau.Auteur complet,acteur,Moretti s'immerge à fond,de sa veine autobiographique qui constitue tout son cinéma.Les tribulations de ce groupe d'étudiants un peu tardifs,sur fond de sensibilité de gauche,mais toujours à l'italienne,infiniment plus fine qu'il n'y paraît et surtout que le cinéma français,m'ont parfois semblé assez proches des élucubrations des Vitelloni,Fellini 1953.Plus intellectualisé certes,plus cadré politiquement,mais avec le même amour des personnages.Michele a du mal à avec sa vie d'adulte,parfois infantile et souffrant un peu du syndrome de Tanguy.Vaguement dépressif et frustré il se comporte comme un tyran notamment envers ss soeur.Et puis surtout Michele-Nanni parle.Mais alors il parle...

    Avec quelques amis nantis d'une conscience politique un peu élastique il devise,il cause,il pérore,il la ramène.Et de refaire le monde,de groupes de paroles en radios libres.Nanni Moretti au long de sa filmo aura souvent parlé de lui,mais sans jamais devenir l'histrion que l'on aurait pu craindre.C'est que manifestement ce cinéaste manie l'intelligence du propos et la tendresse du regard,comme un sportif doué dans une piscine de water-polo.Ce sera plus marquant encore dans ses films ultérieurs,Palombella Rossa,Bianca,La messe est finie sur lesquels nous reviendrons.Dans ce beau coffret DVD Moretti,interrogé sur Ecce bombo, revient sur la genèse du film,l'autoconscience,spécialité morettienne relayant la conscience politique vacillante à juste titre,et ce n'en est que plus ambigu,plus intéressant.Son direct,retour à un certain classicisme sociétal (on est en présence d'une jeunesse bourgeoise et romaine),emploi de certains non-professionnels dont le propre père de Nanni Moretti,donnent à Ecce bombo une jolie brise d'authenticité.Moretti,pas toujours très disert,n'a tourné que dix films en 34 ans.Aucun n'est à négliger.L'ami Ed est d'accord:Nanni Moretti (coffret dvd : les premiers films)

15 juin 2010

Chant gregorien

    

                              Ce livre est paru pour la première fois en 79.J'aime bien cet auteur de la Mitteleuropa,thème parmi mes préférés.Gregor von Rezzori n'a pas toujours fait partie de la jet set,même s'il a parfois fréquenté le cinéma (voir le précédent article le concernant,tournage de Viva Maria).De par ses origines,né  en 14 en improbable Bucovine,nom qui semble sortir des aventures de Tintin,et qui était en fait l'extrême orient de l'Empire austro-hongrois,Rezzori a toujours été un déraciné.De luxe parfois,mais d'un luxe paneuropéen à l'élégance raffinée en sa perdition.Car bien sûr le monde premier de Gregor von Rezzori n'existe plus.

    Dans la famille von Rezzori on a toujours vu des Juifs,Europe Centrale s'entend.Comme des Roumains,des Ruthénes,des Moldaves,etc...Il ne paraît pas que cet anitisémitisme constitutif ait été si flagrant chez Gregor.Mais à l'évidence il n'est pas absent. D'où d'ailleurs est-il absent?L'auteur dans ce récit d'une partie de sa vie manie humour et désespoir,un désespoir qui ne s'en laisse pas conter au long de trois mariages dont le deuxième avec une femme juive accessoirement. Affabulateur Rezzori certes l'est et ses pluseurs livres de mémoires sont un régal d'imagination,de celle qui s'appuie sur le vécu de Bucarest entre deux guerres ou la Vienne d'avant l'Anschluss.

          Apatride en quelque sorte ou cosmopolite, à quel canton rattacher Gregor von Rezzori?Je l'ignore.Ce dont je me porte garant c'est qu'il rejoint pour moi l'impressionnant bataillon d'outre Rhin,outre Danube des Musil, Schnitzler, Zweig, Marai, Roth,etc...La mine Mitteleuropa est inépuisable pour moi.Le baroudeur du vieux continent Rezzori s'est calmement éteint sous les cyprès toscans en 1998.Quand je vous disais que cet homme ne pouvait pas être vraiment mauvais.Un tel goût...

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13 juin 2010

Le confort est roi

  Oui le confort est roi à l'écoute de  ce beau duo,Kings of Convenience, vraiment.Pour parodier un hebdo bien pensant  qui commence par té et finit par ma,et dont je suis abonné râleur depuis des lustres,et qui pour ses critiques rock aime les citations,je dirai ceci:avec leur look de sages étudiants genre Simon et Garfunkel qui auraient écouté les Brésiliens et dîné avec Calexico,sans les mariachis,les deux Rois du Confort nous concoctent une musique tout en harmonie et des arpèges parfois virtuoses et surtout l'envie de siroter un cocktail  estival avec une amie,aux Iles Caïman par exemple.Au fait ces gars là sont norvégiens,avec de drôles de noms et des o traversés d'une diagonale.Personne n'est parfait.

http://www.youtube.com/watch?v=c-ppARtcQfo Cayman Islands

12 juin 2010

Géographie:Atlanta, Georgie

http://www.youtube.com/watch?v=8gZT5sC_7P8  Oh Atlanta

                            Petite fête,l'excellent groupe Little Feat nous plonge dans une grande métropole nord-américaine,capitale de la Georgie,mais Autant en emporte le vent.Si la ville elle-même ne compte que 600 000 habitants l'agglomération en a plus de 5 000 000 et constitue une plaque tournante aéroportuaire sans égale aux Etas-Unis.Atlanta s'enorgueillit d'un Gone with the wind Museum où souvenirs, affiches,photos célèbrent Rhett Butler et Scarlett.Un autre musée raconte une boisson au succès planétaire que vous n'ignorez pas.Berceau de Martin Luther King et Julia Roberts Atlanta est le symbole même de la douceur de vivre au Sud. J'oubliais,pas pour tous la douceur.

         Les YMCA sont souvent brocardées par le slogan "Yankees may come again".Atlanta n'a jamais oublié 1864 où le Général nordiste Sherman mit le feu à la ville,un incendie qui n'était pas celui de David O.Selznick pour Hollywood.Il y a d'ailleurs dans l'agglomération une sorte d'équivalent des statues des Monts Rushmore du Dakota,avec les effigies des chefs du Sud Jefferson Davis,Robert Lee et Stonewall Jackson.Quant à Little Feat,après leur grands succès seventies, la mort brutale à 34 ans de leur leader Lowell George ne leur permit plus vraiment de retrouver l'état de grâce.

10 juin 2010

People sur Côte d'Azur

    

           1971:une dizaine d'agités peu portés sur le soda dans une villa de Villefranche-sur-Mer.On les voit balancer une télé par le balcon,on apprend que le cuisinier français gagne Marseille une fois par semaine pour se fournir,pas seulement en homards,Keith Richards a maille à partir avec la police,les nombreux enfants présents goûtent aux volutes.Révolutionnaire tout ça,vous pensez.En fait la rock and roll attitude est terriblement conformiste.Et alors,si on se foutait que ce soit révolutionnaire ou conformiste.Mais ce film Stones in exile a un grand mérite.Il m'a forcé à retrouver ce double album dont j'avais oublié qu'il était si bon.J'avais 22 ans et je viens seulement de comprendre toute la beauté de ce disque.Et vive le vinyle.Et vive la musique.Je viens de calculer que je ne l'avais pas écouté depuis environ 7300 jours.Qu'ai-je donc fait?

http://www.youtube.com/watch?v=UXcqcdYABFw  Bande-annonce.

8 juin 2010

Ma vie sans...Like a rolling stone

              

                                              Vous le savez peut-être,ma vie sans...(air connu).Moi j'aime bien Joe Grushecky,avec son nom de plombier polonais et son allure de docker lituanien.Je suis le seul  apparemment.Like a rolling stone est le plus grand succès en France de Bob Dylan,le titre qui consacre son virage électrique. Vous savez,cette fameuse trahison selon certains.Première plage de l'album Highway 61 revisited,assez long mais qui passait en boîte de nuit en 1966,tel un bon slow langoureux,Like a rolling stone a été repris en public par Hendrix à Monterey,puis par...les Rolling Stones beaucoup plus tard.Joe de Pittsburgh,qui est un copain du Boss,oeuvre à peu près dans le même registre et Springsteen a souvent écrit pour lui.Son E Street Band à lui,Joe,s'appelle The Houserockers.Moi j'aime bien Joe...

http://www.youtube.com/watch?v=PFahKl6EDFc

    How does it feel to be without a home,like a complete unknown, Like a rolling stone

4 juin 2010

Mon général

generalerovere

     Assez boudé par l'intelligentsia à sa sortie Le Général Della Rovere,l'un des derniers films de Roberto Rossellini avant ses travaux pour la télévision,a gagné ses galons avec le recul.Jugé trop linéaire,d'une facture trop classique à sa sortie en 1960,année où d'autres Italiens devaient prendre le pouvoir(La dolce vita,L'Avventura),ce film habile et interprété magistralement conjugue l'émotion d'un parcours d'homme,escroc de comédie italienne en des temps de tragédie,et la cruauté de la guerre finissante,au moment où, hideuse,elle semble ne jamais vouloir rendre les armes

     Il ne convient pas à mon sens d'employer le grand mot de rédemption pour qualifier l'attitude courageuse de Bardone,endossant les habits du Général.C'est plus simple et plus humain.Bardone a tout bonnement un niveau d'abjection forcément limité.Escroc assez sympa (pléonasme) il prend tardivement conscience de l'inhumanité de cette guerre en même temps que de  sa propre veulerie.Sans grands effets de manche Vittorio de Sica trouve là l'un de ses meilleurs rôles,quand l'étonnement fait place à la stupeur et la stupeur à l'indignation.A cette époque tant Rossellini que De Sica tendent à devenir des hommes du passé.Rome ville ouverte et Le voleur de bicyclette sont des pièces de musée.Et les deux hommes se respectent sans probablement beaucoup s'aimer.Le Général Della Rovere ne sera pas un grand succès malgré le Lion d'Or de Venise 59.Sclérosés l'un comme l'autre par les honneurs et l'académisme,dit-on...

   Pour moi c'est un grand film sur l'homme dans la guerre,universel,pleutre et héroïque,passionnant rejeton de tous les paradoxes qui font un homme.Et des personnages médiocres ou malhonnêtes peuvent s'avérer grands.L'inverse hélas est plus vrai encore.Face à un colonel allemand complexe,Hannes Messemer qui campa souvent ces officiers,De Sica,tête à claque,finit par nous toucher profondément.Le mystificateur rencontre son destin,inattendu,sous la forme de graffitis de condamnés politiques.Dès lors plus d'arrogance,plus de faux semblant.Pas assez retors mais déjà annobli Bardone répondra à l'ultime appel "Della Rovere!".Quinze ans après la fin des hostilités Rossellini et De Sica ont bouclé la boucle. Le prêtre de Rome ville ouverte et le chômeur du Voleur de bicyclette,héros très ordinaires,peuvent dormir tranquilles:leurs pères de cinéma ont bien mérité du cinéma italien.

      

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