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BLOGART(LA COMTESSE)
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21 septembre 2008

La splendeur dans l'herbe

      Dire qu'on a donné comme titre français à ce magnifique film d'Elia Kazan le platounet La fièvre dans le  sang.C'est indécent.Le film est superbe mais aujourd'hui je n'ai pas envie d'en écrire plus. Simplement dire ma tristesse de ne plus lire Neil ni Karamzin(A la poursuite du vent).Je leur dédie le silence momentané de ce blog et les mots magiques du grand poète anglais.Peu de choses sont aussi belles.

Bien que rien ne puisse ramener l'heure de la splendeur dans l'herbe, de la gloire dans la fleur, nous ne nous plaindrons pas, mais trouverons notre force dans ce qui nous est laissé.
William Wordsworth, Intimations of immortality from recollections of early childood

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17 septembre 2008

Je vous préviens,la Comtesse fera un peu la gueule

     C'est dit,vous êtes prévenus.Ayant détesté le livre de François Bégaudeau Entre les murs ce sera en ce lieu un sanctuaire où ne sera pas abordé,ni critiqué,ni louangé,ni même vu le film du même nom.Je crois qu'il faut garder un minimum d'espace vierge pour échapper aux dithyrambes probables,aux encensements faciles et au simplismes inévitables qui ne manqueront pas de se produire dans quelques jours.Ayant bien conscience que mes amis enseignants ne manqueront pas de fustiger mon apathie de mauvaise foi je leur accorde raison.M'en fous,pas envie!Na!C'était le billet semestriel de mauvaise foi absolument grotesque et inacceptable d'un blogueur qui parlera d'autre chose et qui n'apprécie guère le climat de Cannes en mai.

14 septembre 2008

Tout ne va pas si bien

     Arno Geiger fait partie de la jeune vague des auteurs autrichiens,né en 68.Tout va bien est un tour de force littéraire dans lequel je suis entré à pas comptés.J'ai d'ailleurs mis pas mal de temps pour le lire.C'est que la famille Erlach,au long de 70 ans d'Histoire de l'Autriche ne laisse pas si facilement apprivoiser son intimité.Sur un tempo d'allées et venues entre 1938 et 2001 nous assistons à la vie d'une famille qui aura tout connu de l'histoire, Anschluss, compromissions,Guerre Froide, désarmement , chute du Mur,dans ce curieux pays mort au moins deux fois en moins de quarante ans.Rien dans ce pays n'est tout à fait comme autre part.Il règne comme dans Le troisième homme une sorte d' "arrangement" permanent et d'amnésie compréhensible,d'où probablement des gens comme Michael Haneke ou Thomas Bernhard.

Mais Tout va bien évoque aussi les petits tracas,le manque de carburant,la maison familiale à liquider,les souvenirs de la Vienne impériale,et mille petite misères de quatre générations.Ce livre a eu un succès prodigieux en Germanophonie.Relativement déconcertant car on ne sait guère où il veut en venir,c'est une belle aventure de lecture dont les mots sont parfois assez près d'une désespérance belle à se damner.

Minuscule extrait sur le vieillissement:

Son ventre s'arrondit misérablement,des bourrelets gélatineux entourés de plis profonds et pas le moindre soupçon de bronzage bien que l'été vienne à peine de finir.Pas de muscles non plus,de la graisse,rien que de la graisse,des bouffissures,tout le gras des sept années grasses.Là-dessus des poils sombres et gris rassemblés autour d'un nombril blanchâtre,comme s'il en émanait un attrait magique...

Pas de doute,les Autrichiens de talent sont revenus sur les bords du Danube.Il a fallu bien des décennies.

7 septembre 2008

Géographie:Mendocino,Californie

   Etape en Californie.Nous y reviendrons pour les poids lourds, Frisco, L.A.Mais ce soir je vous convie à un plateau de fruits de mer à l'endroit le plus à l'ouest de Californie,le Cap Mendocino et non loin la ville balnéaire du même nom.A quelques dizaines de miles au nord de San Francisco le village de bûcherons est devenu très à la mode au cours des sixties.Beatniks puis hippies y firent flores.Et un certain Doug Sahm,l'un des grands oubliés du rock,maître d'oeuvre en tex-mex notamment,mais aussi co-listier parfois du Grateful Dead ou de Rick Danko(The Band) et Dylan,fit se trémousser la planète entière dont votre serviteur vers 68 au sein du Sir Douglas Quintet.Doug Sahm,que je vous engage à redécouvrir,cessa toute collaboration avec qui que ce soit en 99 pour cause de crise cardiaque.Peu réputé pour son goût de l'eau minérale il avait signé par contre une flopée de disques intéressants pendant des années.Son registre va du tex-mex déjà cité au cajun en passant par des harmonies plus "Stax", voire ellingtoniennes.Tequila pour tous!Voici ,le délicieusement désuet Mendocino.

Mendocino

        Pour les plus sérieux Willie Nelson a chanté une bien jolie ballade,Mendocino County Line.Jolie mais moins rigolo.

http://www.youtube.com/watch?v=4s1MSwRPlEc Mendocino

   

6 septembre 2008

Je me souviens(emprunt à Georges Perec version Perock)

 

Sur une idée de Georges Perec remise à l'honneur par Cuné.Cela remonte à 18 mois mais exceptionnellement j'ai eu envie de proposer à nouveau ce petit billet,réveillé par un commentaire tout récent.Et puis pourquoi ne pas le dire,j'aime bien ces lignes qui n'ont rien d'original mais qui sont viscéralement si miennes,plus qu'aucun autre article...

Je me  souviens de la pochette vinyl d'Aftermath des Stones mon premier album de bachelier,mon premier album tout court.Mais de cela la Comtesse a déjà parlé.

Je me souviens de mon cahier-hit-parade,50 titres mensuels,où figura un jour The sounds of silence que j'attribuais à Simon et Edgar Funkel.

Je me souviens que quand Salut les copains a disparu des ondes,Pierre Lattes a voulu faire vivre Périphérik sur ces mêmes ondes,sans succès malgré l'indicatif de Chicago Transit Authority(reprise de I'm a man du Spencer Davis Group)

Je mesouviens qu'un titre sur deux nommait San Francisco:California dreaming,Let's go to San Francisco,San Franciscan nights,San Francisco.

Je me souviens que tous les groupes anglais tentaient l'aventure californienne un peu comme les cinéastes d'Allemagne et d'Europe Centrale quittaient l'Europe entre 33 et 40.

Je me souviens que ce n'était pas pour les mêmes causes.

Je me souviens qu'Alan Price avait quitté les Animals et que ça m'embêtait.

Je me souviens qu'en terminale la seule fille un peu rock n'est restée qu'une semaine en m'empruntant 3 super 45 tours.

Je me souviens d'avoir réussi à n'être ni étudiant ni travailleur pendant 5 mois ce qui m'a laissé le loisir d'acheter le premier A whiter shade of pale au moins 6 heures avant les copains.

Je me souviens d'un couple préhistorique chantant I got you babe.

Je me souviens d'avoir couru pour ne pas rater le dernier train après Hendrix à l'Olympia.

Je me souviens du Quartier Latin où passait Monterey Pop.

Je me souviens d'avoir inventé Got to take par les Bloo-Bloos pour coincer les frimeurs prétendant connaître le rock mieux que moi.Quelle insolence!

Je me souviens avoir cru un court moment à l'anticonformisme de la Côte Ouest avant de comprendre que si l'on est des millions à être anticonformistes...vous me suivez?

Je me souviens que se profilaient mes 20 ans et ça me faisait pleurer.Ca le fait toujours d'ailleurs.

Je me souviens des Monkees,groupe fabriqué déjà et,un comble,pas si mal.

Je me souviens des premières errances de Wim Wenders et d'une redécouverte de l'Allemagne avec Amon Düul et Kraftwerk.

Je me souviens de Suzanne et Leonard et je me souviens que vous êtes au courant pour Suzanne et moi.

Je me souviens que Martine aimait Bach mais pas Blood,Sweat and Tears.

Je me souviens avoir fredonné les Kinks en montant la garde.

Je me souviens de chansons sans intérêt mais délicieuses dont celle-ci à laquelle vous n'échapperez pas.

Allez!Clic! http://youtu.be/gxLAzuGtPpI

Je me souviens qu'avec des choses comme L.A.Woman ou In the court of the Crimson King cela devenait vraiment sérieux.

Je me souviens des Mods et des Rockers,des Who et des Small Faces,de Manfred Mann très bon et de ce groupe bubble-gum dont je crois toujours être le seul Français à pouvoir citer le nom par coeur(Dave Dee,Dozy,Beaky,Mick and Tich).

Je me souviens de Nino Ferrer qui chantait trois chansons en première partie d'Hugues Aufray.

Je me souviens d'avoir promis de ne pas ennuyer les plus jeunes avec le bon vieux temps.

Je ne me souviens pas d'avoir tenu une promesse quelconque.

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2 septembre 2008

Colline avec vue sur l'Ouest

     Voici une rareté,un livre irlandais non chroniqué par l'ami Yvon Eireann de Lorient

   Walter Macken est très méconnu en France,pourtant gourmande de lettres irlandaises.Né en 1915 à Galway,portes du Connemara,il est mort en 67.Son recueil de nouvelles Et Dieu fit le dimanche est certainement le plus réputé de ses ouvrages,tout en restant assez confidentiel.Publié quelques mois avant sa mort en 67 Le Seigneur de la Montagne nous narre le réveil économique,encore balbutiant,de la verte Erin dans les années cinquante.Près de Galway,très à l'Ouest de cette terre,Donn est le précurseur de cet essor et ses méthodes ne plaisent pas à tous.Pourtant une relative unanimité le soutiendra un temps.Mais "Dès qu'il y a des hommes les sept péchés capitaux sont là aussi". et la vallée va se mettre à l'heure meurtrière.Que peuvent l'amour et l'amitié quand se dressent face à l'océan le soeurs hideuses,la haine et la vengeance?

   Macken à l'évidence aime sa terre d'Occident et ses habitants.Le pire n'est donc pas sûr et on se prend à rêver que les choses se passeront finalement pas trop mal.Je n'ai rien lui d'autre de Walter Macken mais il me semble plutôt un conteur optimiste et rien n'ébranle vraiment sa foi en son Irlande.Sans angélisme mais sans noirceur Le Seigneur de la Montagne se déguste comme un vieux whiskey,en chantant Molly Malone bien que Dublin soit assez loin.

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