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BLOGART(LA COMTESSE)
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8 juin 2016

D'accord...

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                  ... de ce pas.

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24 mai 2016

Rythme actuel...

Chat en sieste

                             ... de ce blog.

6 mai 2016

In the name of rock/Mona

                               Dans le cadre chanson à texte, très sérieux, je me souviens de Mona et du vieux Bo. Et de sa rectanguitare célèbre. Pas besoin de s'apesantir sur Mona si j'ose dire. Enfin... Simplement taper dans ses mains et improviser une chorégraphie de haute tenue. Datant de 1957, rudimentaire mais efficace. Non, je ne suis pas contemporain de cette version, mais de celle, très bonne des Troggs, ce qui nous rajeunit, pas tellement. Bo n'est plus, cest moche. Et Reg Presley, le seul ocariniste de l'histoire du rock, au pseudonyme venu on ne sait d'où, n'est plus...non plus. Il vient un temps où plus personne n'est plus. Ca vous a plu?

 

 

 

7 avril 2016

Le cinéma, mon vélo et moi/12/Cycles célèbres

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Vélo sans les pieds

                                                           Cet article est manifestement en roue libre. L'auteur de ce blog ne semble pas être capable de prendre le relais. A noter que le film du bas est resté inédit malgré la grande crédibilité de l'interprète.

Le cinéma,mon vélo et moi

5 mars 2016

In the name of rock/Lily

                         Les quatre malfrats de The Who sont parmi les si nombreux groupes à avoir enchanté ma jeunesse. Je me faisais un honneur de connaître le nom de tous les membres des groupes phares des mid sxties. Les Who étaient de ceux- là. Ne leur doit-on pas My generation, un des hymnes de la pop anglaise labelisée Carnaby Street and Swinging London?

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                                    Ce qui était génial en ces années héroïques, c'est l'ancien combattant qui vous parle, c'est qu'ils savaient faire court. En 2mn45 l'essentiel était dit, deux riffs rageurs, un bref solo, parfois absent et le morceau, qui contait  émois et fantasmes nocturnes chez un ado boutonneux, vous hantait pour la journée. Et pour moi, pour la vie. Ce fut bien sûr le cas pour Pictures of Lily. Lily,ho Lily, made my life so wonderful. Pourtant, en confidence, bien bien jeune, ma life à moi n'était pas si wonderful et aucune Lily ne m'avait encore laissé ses photos. I'm talking about my generation. De mes émois nocturnes à moi je vous fais grace et vous laisse en bonne compagnie,  Roger Daltrey, Pete Townshend, Keith Moon, John Entwistle. Les deux premiers sont sourds depuis lontemps, les Who ayant abusé aussi des décibels. Les deux derniers sont muets depuis longtemps et jamment au Paradise Hell Rock Auditorium.

P.S. Ci-jointe une photo spécialement pour le Bison du Ranch sans Nom qui sévit sur son blog et, non content de bien parler de musique que la plupart du temps j'aime beaucoup, de boissons séduisantes et de bouquins passionnants, se pique aussi de cinéma et littérature japonaise. Quels talents! Je lui pardonne même d'avoir dénigré mon vélo.

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8 février 2016

L'encombrant retour

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                               Adolph Hitler se réveille dans un terrain vague en 2011. Pris pour un comédien plis vrai que nature et habité par son personnage, le show business s'empare de lui. Programmé dans un show télé, il fait un malheur avec ses sketchs-discours et amuse ses spectateurs. Comment cela finira-t-il? Timur Vermes, père hongrois et mère allemande, nous entraîne dans un quiproquo tragi-comique, grand succès outre-Rhin et bientôt au cinéma. Et c'est très très drôle. Et assez troublant.

                              Recueilli par un kiosquier curieux A.H. est d'abord surpris par la ville. C'est une blanchisserie turque qui prend en charge son uniforme. Une femme est au pouvoir, pas tout à fait aux canons de la beauté aryenne. Aucune trace de ses amis Hermann, Josef, Heinrich. Et tous ces journaux en vente dans le kiosque. Un pluralisme de mauvais aloi. Benoitement A.H. se met au goût du jour et finit par devenir la coqueluche des médias, radio, interviews, puis émissions régulières. Vite il vole la vedette aux animateurs patentés. Lui au moins sort des stéréotypes. Souvent désopilant Il est de retour doit être pris comme un exercice humoristique qui n'exclut pas un rire un peu jaune. C'est que, allez, disons-le, A.H. apparait plutôt sympathique et c'est bien l'effet qu'il fait sur la plupart des Berlinois. Ses maladresses avec les nouvelles technologies amusent et il ne se décourage pas, plein d'idées pour l'avenir. Des idées sur lesquelles ni l'auteur ni moi ne nous attarderons.

                              C'est donc un très bon roman, tout en légèreté et fantaisie, ce qui est un exploit vu le thème. On y passe un très bon moment bien que certaines références soient un peu étrangères aux non-germaniques. Je viens de découvrir la bande-annonce car Il est de retour est sorti la semaine dernière en Allemagne. Et j'ai très peur qu'un excellent livre, intelligent et drôle, passe très mal de l'écrit à l'écran. De plus le film a été en partie réalisé comme un reportage en caméra cachée, ce qui met mal à l'aise...

                              

27 janvier 2016

L'Ecrivraquier/3/Le tiroir

 L'Ecrivraquier

                                  Ils me croient tous né dans la Rome néoréaliste, me croient grandi par delà les grilles de Xanadu. Les plus effrontés pensent que les restes de mon acné juvénile datent de la Marquise des Anges. Plus sérieusement il arrive qu'ils me consultent sur les querelles, celle de Chaplin et Keaton, ou celle des des Cahiers et de Positif. Un soir à l'Edito quelqu'un m'a demandé mon avis sur Gilles Deleuze. Jeudi dernier j'ai craqué et confessé que je n'avais rien vu du cinéma underground des frères lituaniens Adolfas et Jonas Mekas. J'ai beau leur dire que ma vie n'est pas un travelling panoramique et que je n'ai vu que 3353 films. Même si j'en ai vu certains douze fois. Rien n'y fait.  Ils m'ont posé là, dans la case Septième Art, et c'est ainsi. Je leur ai pourtant juré que je savais lire.

23 janvier 2016

Deux mâles en pitres

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                                Après avoir aimé La promo 49 Deux comédiens m'a déçu. Assez (mais jusqu'à quel point) inspirée du duo Jerry Lewis et Dean Martin, transposée dans les seventies,  cette histoire concoctée par Don Carpenter qui fut lui-même scénariste pour la télé américaine m'a considérablement ennuyé. Manifestement Don Carpenter règle ses comptes. Certains critiques ont aimé cette férocité, ces claques au système. A mon avis les moeurs d'Hollywood y sont pourtant brocardées sans véritable fantaisie, abondantes en sniffs et orgies, cuites et excès de vitesse, l'ordinaire... Personnages vains l'un comme l'autre, les deux comiques du roman ne m'ont pas intéressé, encore moins touché, et l'émotion vraie jouée sur la partition modeste de La promo 49, joli choral d'une génération, semble avoir été écrite par quelqu'un d'autre. Ici toutes des bimbos décervelés, tous des secoués de la poudre, tous des obsédés du compte en banque. Du temps perdu. Ca donne envie d'écouter le vrai Dean Martin chanter, ce qui est aussi du business mais au moins, de première classe.

                                On le sait Hollywood a souvent molesté les écrivains cachetonnnant côté ciné télé (Faulkner étant le plus célèbre mais pas le seul). Ceci explique donc cela. Cependant je crois que j'accorderai une troisième manche à Don Carpenter car son roman Sale temps pour les braves est, à ce que j'ai lu, ce qu'il a fait de meilleur. Don Carpenter s'est suicidé en 1995. Malade et dit-on, ne se remettant pas du départ volontaire, lui aussi, de son ami le grand mais allumé Richard Brautigan. Soyons clairs, nous ne sommes pas avec ces écrivains dans une association de tempérance.

30 septembre 2015

Qui dénoncera...

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       ... les honteuses pratiques de ce pays souvent cité en exemple? Oui, c'est devant les fastes du Palais royal de Stockholm et ses gardes droits dans leur bottes que l'on traite ainsi les enfants de Suède, enchaînés et presque vêtus comme des bagnards américains. Assourdissant silence des médias.

30 août 2015

Les malheurs de Sophie

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                        Plutôt marrant ce bouquin, un bon petit moment, mais de là à écrire comme mon cher vieux Rock & Folk que j'ai tant aimé " un bijou d’humour et d’inventivité tout à fait original". Car le bon petit moment fut assez court finalement, et plus petit que bon. La recette de Sophie Divry n'a pas tardé à me courir sur le haricot. Pseudo-branché avec un portrait de cette  trentenaire, chômeuse "presque par inadvertance", accessoirement écrivaine, Quand le diable sortit de la salle de bains est toutefois pour le premier tiers assez cocasse et m'a arraché quelques sourires. Il faut vous dire que ce livre est du genre connecté, et que Sophie Divry s'amuse (elle) , un tantinet geek, avec ses digressions vaguement cyber. Parfois ça lorgnerait vers les calligrammes d'Apo, en moins bien, comme c'est étrange.

                        Reprenons notre sérieux. Ce bouquin est une plaisanterie et c'est bien le droit de Sophie de jouer la carte de l'humour, pas bien longtemps désopilant, mais ses difficultés financières si peu vraisemblables, allez savoir pourquoi, sont drôles. Un point c'est tout. Assez vite on se désintéresse des déveines et des désespoirs de Sophie, dignes du cinéma français actuel le plus souvent gentiment prétentieux et donneur de petites leçons. En fait Quand le diable sortit de la salle de bains est infiniment convenu, jusque dans les bonus car ce livre comme un DVD possède comme une sorte de making of. Le bonus est écrit sur des pages rouges. Etonnant, non?

                        Sophie a beaucoup de frères qu'elle voit peu. Son indépendance me rappelle certains magazines féminins. Pas toujours très nuancés. Elle fréquente un peu Lorchus son démon personnel, assez mal élevé. Et son presque seul ami Hector est obsédé sexuel et musicien, enfin surtout sexuel. Ce qui nous vaut une scène inattendue illustrée d'une paire de ciseaux que l'on peut découper en suivant la ligne pointillée. Ce passage est d'ailleurs doctement précédé d'un avertissement sensibilité jeune public. C'est génial, non? Sophie se paie un peu sa fiole, au public.

                        Voilà. C'était ma collaboration avec Babelio que je remercie pour m'avoir fait confiance encore une fois afin de critiquer ce livre gracieusement envoyé. Ils ont bien du mérite chez Babelio. Si un lecteur venant à passer ici souhaite lire ce livre je me ferais un plaisir de lui faire parvenir. Nombre de critiques sont plus élogieuses que la mienne, ce qui n'est guère difficile.

3 mai 2015

La tête des autres

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                                Auteur jeune, François-Henri Désérable  a choisi pour ce recueil une héroïne heureusement démodée mais qui eut ses heures de gloire, la veuve de Saint Pierre, la Louisette, le rasoir national. Mais j'ai un faible pour la moins connue abbaye de monte-à-regret. Au générique de cet article ce sera donc starring la Guillotine. Dix textes, j'hésite à dire nouvelles, qui nous replongent dans la Terreur, cette époque bénie où tel qui décapitait vendredi pouvait perdre la tête dimanche. Et tout ça est très finement raconté avec humour et réflexion. Souvent à travers les souvenirs d'un gardien de prison ou de différents témoins on revit ainsi les derniers instants de célébrités, à commencer par l'Autrichienne.

                              Le titre du livre est la dernière phrase prononcée par Danton lui-même. Danton narre ainsi en personne ses heures ultimes. On sait le tempérament jouisseur de cet homme et son opposition à l'autre, le poudré, le rigide. La truculence est donc bien là dans les adieux de Danton et Désérable y fait merveille, "Les cuisses des femmes me guillotineraient, le mont de Vénus serait ma Roche Tarpéienne". Mais ne nous y trompons pas, toute la hideur de l'institution capitale parcourt le livre.

                             Le plus grand esprit français du siècle dernier évoque la haute figure du savant Lavoisier. C'est génial. "Devant l'échafaud il continua de lire jusqu'à ce que son nom fût appelé. Alors il sortit de sa poche un signet, le plaça à la page où il avait arrêté sa lecture et, sans prononcer une parole, posa sa tête sur le billot". Le grand chimiste aurait pu tenir un blog littéraire.

                             Mais tous les épisodes de Tu montreras ma tête au peuple valent le détour. Les confidences du petit-fils de Sanson, Sanson, exécuteur de son état dont le descendant n'hésite pas à louer le sens de l'humain, "On a beau dire, répétait souvent mon grand-père, la guillotine est une grande avancée". Le chagrin de Marie-Joseph Chénier, culpabilisant de la mort de son frère André. Les pages Marie-Antoinette, consacrée à la gorge ex-royale, et à Charlotte la jolie normande marassassine. Ce livre de François-Henri Désérable, qui devrait se méfier, avec ses prénoms très Ancien Régime, est passionnant, pas seulement pour qui aime l'Histoire, mais aussi pour le courage et la classe de certains condamnés, leur drôlerie parfois, leur pathétique parfaitement mis en scène, de façon très concrète par l'auteur né en 87, très prometteur. Il est vrai qu'il est picard, comme moi...Et hockeyeur professionnel, comme moi. Non, pas comme moi.

 

19 février 2015

La poésie du jeudi, Charles-Augustin Sainte-Beuve

Poésie du jeudi

                                Chers amis des potins de la commère cette semaine, foin de poésie, nous allons dire du mal des célébrités et fouiner dans leur vie privée. Vous connaissez ma passion pour les tabloïds et les cancans. Et puis distiller un goût de fiel envers les "people" fussent-ils du XIXème Siècle ne peut que nous faire du bien. Enfin moi c'que j'en dis...

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À Victor Hugo (II).

Votre génie est grand, Ami ; votre penser

Monte, comme Élysée, au char vivant d'Élie ;

Nous sommes devant vous comme un roseau qui plie ;

Votre souffle en passant pourrait nous renverser.

 

Mais vous prenez bien garde, Ami, de nous blesser ;

Noble et tendre, jamais votre amitié n'oublie

Qu'un rien froisse souvent les cœurs et les délie ;

Votre main sait chercher la nôtre et la presser.

 

Comme un guerrier de fer, un vaillant homme d'armes,

S'il rencontre, gisant, un nourrisson en larmes,

Il le met dans son casque et le porte en chemin,

 

Et de son gantelet le touche avec caresses ;

La nourrice serait moins habile aux tendresses ;

La mère n'aurait pas une si douce main.

Sainte-Beuve (Les Consolations, 1830)

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                                 Alors voilà, mes amis. Figurez-vous que ce Mr. Sainte-Beuve  a certes bien du talent pour tresser ainsi des lauriers à Mr.Victor, mais, et c'est de source sûre, j'vous dis, moi qui vous parle, que des rumeurs bien-fondées circulent sur ses relations avec Mme Adèle, épouse de Mr.Victor. Alors flatter le mari pour séduire l'épouse... Et puis ce Mr.Victor, un modèle conjugal comme chacun sait. Enfin, moi j'dis ça, j'dis rien, vous me connaissez.

2 février 2015

Et rond, et rond, petit Patagon

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                               Ca ne fait pas de mal de retourner de temps en temps en Amérique Latine sous la houlette de gens comme Coloane ou Sepulveda car les institutions Garcia Marquez ou Vargas Llosa ne sont pas pour moi. Moi j'aime l'Amérique du Sud des camions,des rafiots et des coucous brinquebalants. Des gargotes avec hamacs effilochés et ventilateurs pourris. Des bières même pas fraîches et de l'agneau des estancias qu'on appelle l'asado. Dans ce récit court de 168 pages on est servi pour ce genre d'aventures. L'auteur chilien, un fameux raconteur, part d'une promesse faite à son grand-père de revoir un jour son village andalou pour un périple agité et parsemé de belles et de mauvaises rencontres.

                             Parmi les mauvaises, on s'en doute, Le neveu d'Amérique croise quelques geôles de bon aloi à une époque où la valeur dictature se portait encore bien. Temps béni d'un mal identifiable mais ne nous égarons pas car l'intérêt du récit est tout autre. Dans tous ces personnages baroques et somptueux, grandiloquents et grotesques, qu'on croirait parfois sortis d'une bande dessinée. Le concours de mensonges en est un bel exemple, dont le vainqueur semble être un voyageur ayant déposé délicatement un pou pour alléger sa monture lors d'un rude passage dans la Cordillère, quitte à le reprendre au retour.J'sais pas si c'est vrai...

                             Patagonie, Grand Sud, icebergs et la tombe de Panchito,un gamin infirme, mort de chagrin parce que son ami dauphin joueur, un printemps, n'est plus revenu, probablement victime d'un "bateau-usine russe, un de ces assassins des mers". Portrait de Carlos, aviateur fou de Saint-Ex et du Baron Rouge, amené à transporter le cadavre d'un aristocrate argentin dans son Pipper, sous la menace de ses hommes de main. Longues discussions avinées avec l'Anglais voyageur Bruce Chatwin en particulier sur le souvenir des célèbres Robert LeRoy Parker et Harry Alonzo Longabaugh, tumultueux individus ayant peut-être fini leurs jours dans ces coins perdus du continent sud-américain. De cela on n'est pas sûr, d'autres sources chagrines ramènent Butch Cassidy et le Kid, car c'étaient eux, mourir en Amérique du Nord. Forcément moins bien.

                          Quel baratineur de Don Luis Sepulveda, s'il croit que je vais gober tout ça et prendre ses histoires pour cruzeiro ou bolivar comptant... Son militantisme et son anarchie ne sont pas ce que je préfère. Mais qu'est-ce que je m'en fous et qu'est-ce que j'ai aimé ce tissu de vrai faux. De la belle littérature qui donne envie de prendre le Patagonia Express (titre original), puis de monter en selle pour le premier bordel andin et de mettre les voiles aux confins. Le Bison qui traîne souvent dans les parages sera sûrement arrivé avant moi. http://leranchsansnom.free.fr/?p=5544 Dominique est partante aussi Le bout du bout du monde - Luis Sepúlveda

22 janvier 2015

La poésie du jeudi, Paul Eluard

Poésie du jeudi

                                Elle et moi, c'est vrai, je l'avoue. Vous vous en doutiez bien un peu? Mais avant de me condamner laissez-moi vous expliquer.J'ai des circonstances atténuantes.

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                                  Elle...c'est la Poésie. Non mais! Qu'est-ce que vous croyiez?                

17 décembre 2014

Barocco

Sorentino

                                      J'ai lu sur ce roman des critiques très favorables et je les trouve exagérées. Mais c'est un roman foisonnant qui recèle des moments vraiment excellents. Tony Pagoda, crooner napolitain plus de toute première fraîcheur, traîne son ennui chronique malgré le succès. Le succès, bon, c'est pas Sinatra non plus. Son couple en est à l'heure zéro, multicocaïné Tony ne rebondit plus guère, sex addict doucement en voie de garage, le latin lover sur le retour file un mauvais coton. Lire tout ça n'est pas le plus intéressant du livre. Mais Ils ont tous raison se sauve par une rage, une rage vacharde d'humour, une férocité qui apparaissait déjà chez le Sorrentino cinéaste de La grande bellezza, cette oeuvre protéiforme et comme enfantée par Fellini et Moretti.

                                      Tony Pagoda finit par jeter l'éponge et se retrouve au Brésil où il vivra dix-huit ans, en ce pays de démesure. Manaus, Amazonie, capitale mondiale du cafard mais alors du cafard XXL, du cafard de prestige, du cafard de très haute volée. Quand il raconte ses démêlés avec l'insecte géant, on le sent admiratif, le Tony. Et puis c'est un sacré conteur, le gars, une rencontre avec Sinatra qui tourne court entre deux plus qu'éméchés, une extraordinaire scène à l'opéra de la jungle, digne du Fitzcarraldo de Werner Herzog, une bagarre homérique dans un bouge d'une favela, le comble du snobisme pour un monstre sacré de l'art lyrique dont il fait la connaissance. Tout ça sur fond d'overdose tant sexe que drogue à tel point que j'ai un peu une overdose d'overdoses. Lassant.

                                      Sur le plan littéraire quelques trouvailles "Un jour, on n'est plus que le lumignon de soi-même". Quelle clairvoyance. Tony s'égare parfois dans les confidences qu'il nous fait, sur sa famille et ses amis musiciens. Hilarantes les relations entre un cousin avocat plus qu'obèse et bourré d'angoisses et son beau-frère magistrat proche du nabot et bourré, lui, de complexes. Paolo Sorrentino et sa créature Tony Pagoda ont de la famille à l'italienne une conception très particulière.  Alors, vieux cinéphiles que nous sommes, on pense aux Monstres, à Affreux, sales et méchants, à ces films délicieux et arbitraires, géniaux et dérisoires, si proches malgré les Alpes qui n'ont jamais empêché chez moi une italianité qui revendique le droit, aussi, au mauvais goût, et un soupçon de misanthropie, moins cependant que dans l'extrait suivant:

                                     "Tout ce que je ne supporte pas a un nom.(...) Je ne supporte pas les joueurs de billard, les indécis, les non-fumeurs, les imbéciles heureux qui te répondent "pas de souci", les snobinards qui pratiquent l'imparfait du subjonctif, ceux qui trouvent tout "craquant", "trop chou" ou "juste énorme", ceux qui répètent "c'est clair" pour mieux t'embrouiller (...), les fils à papa, les fils de famille, les enfants de la balle, les enfants des autres (...), les tragiques, les nonchalants, les insécures (...), les gagnants, les avares, les geignards et tous ceux qui lient facilement connaissance (...).Je ne supporte rien ni personne. Ni moi. Surtout pas moi. Je ne supporte qu'une chose.La nuance."

                                       Quant à Tony Pagoda, finira-t-il par se laisser convaincre d'un retour au pays natal,ça le mènerait vers une Italie où les monstres et les histrions sont bien plus dangereux que ceux des films de Dino Risi? E pericoloso..., et ça, le Napolitain Paolo Sorrentino le sait mieux que quiconque.

22 novembre 2014

Les plumes...by Asphodèle: Le faussaire et le plagiaire

                          La nuit portant conseil Asphodèle nous propose ce qui suit; 26 mots dont deux peuvent être retranchés, suivant la règle du jeu: vol-chat-transfigurer-chauve-blanc-solitude-silence-matin-se ressourcer-ivresse-ténébreux-épuisement-insomnie-étoilé-fête-rêver-sommeil-voyage-chanson-fesse-recommencement-voluptueux-sarabande-passeur-prologue-papillon. Merci Aspho.

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                                           Vol de nuit s'était crashé de la bibliothèque et les pages en étaient explosées. Où était la boîte noire afin d'essayer de le reconstituer? Ce n'était pas tout, les Contes du Chat Perché ne l'étaient plus du tout, perché, noyé dans la gamelle de mon chien Croc-Blanc. Rayon polars, guère mieux, les deux Ray (La grand sommeil, La solitude est un cercueil de verre) s'étaient fait la belle. Foutredieu,plus de trace du fameux Voyage du Dr. Destouches, l'avais-je seulement consulté sérieusement? Et que dire de la poésie? Ni La bonne chanson, ni Les fêtes galantes du buveur d'absinthe ne donnaient signe de vie. Autodafé de ma pléiade à moi. Nuit de cristal de mes auteurs.

                                           Au moins les classiques m'étaient restés fidèles, me pris-je à rêver. Hélas, déshonoré, Balzac , Une ténébreuse affaire, porté disparu. Et d'autres, moins étoilés certes, un Papillon s'était lui aussi trissé, était-ce donc le bagne sur mes étagères? O, livres, Un turbulent silence m'étreint en ce matin, auquel embôite le pas bien vite la terreur d'un recommencement de type auditif . Mes galettes? Mes galettes?

                                           Enfer et damnation!  Pas plus de Nuit sur le Mont Chauve que de Nuit transfigurée, plus le moindre prélude d'un wagnerien prologue, la Sarabande luciférienne continuait, m'entraînant, voluptueuse à force d'être odieuse, vers des abymes-abysses d'insomnies et d'épuisement. La maudissais-je, cette nuit asphodélienne venant de chez quelqu'un chez qui j'avais tant aimé me ressourcer, en son accueil si souvent pourvoyeur de tendres ivresses, et passeur de bien belles émotions.

 

                                                                               Quelques mots, bien qu'un texte n'en ait normalement nul besoin. Le titre m'est venu très vite, conscient de la manière cavalière et contestable dont j'ai traité le sujet cette semaine. Abus de name-dropping (quelle hérésie d'écrire ça), emprunts innombrables frisant la forfaiture. Je tiens à remercier mes collaborateurs sans qui je ne serais pas ici ce soir. Par ordre d'entrée en scène, Antoine de Saint-Exupéry, Marcel Aymé,Jack London, Raymond Chandler, Ray Bradbury, Louis-Ferdinand Céline, Paul Verlaine, Honoré de Balzac, Henri Charrière, André Brink, Modeste Moussorgsky, Arnold Schönberg, Georg-Friedrich Haendel. Enfin j'ai considéré la fesse comme insignifiance et je vous demande de n'en rien déduire. Et surtout, surtout, je remercie encore une fois Asphodèle qui permet à mes délires de s'exprimer dans le beau cadre de nos si chères Plumes

7 novembre 2014

Délation

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                                                                                      Voilà, je l'ai débusqué. Un lieu de perdition parmi d'autres. Sur les bords de la Liffey j'ai retrouvé et officiellement validé le port d'attache d'un blogueur de ma connaissance, que je ne citerai pas mais identifiable malgré tout. A noter qu'on ne m'y a pas servi la bière ni le whiskey "free" malgré tout. Allez, "slainte" et rendez-vous à l'adresse indiquée.

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7 juin 2014

Les plumes...by Asphodèle: Sus à la fesse

   La récolte d'Asphodèle cette semaine se compose de vingt-deux mots. Elle est la suivante: fesse-richesse-attendre-dent-refuser-doute-vieillesse-circonspection-vertu-crépuscule-lune-philosophie-âge-vanité-sérénité-psalmiste-paix-image-réflexion-graver-gracile-grenadine.

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                                            Gloire! Hosanna! La richesse de notre langue est telle que l'on peut avantageusement remplacer un mot par un autre et que des images  évoquent souvent parfaitement par leur sens figuré le vocable incriminé, le crépuscule des dieux, ça vous a tout de même une autre gueule que leur vieillesse par exemple. Mais vertudieu! comme cette fesse, que j'imagine en goutte d'huile, nous alourdit la démarche hebdomadaire, ôtant toute vanité à notre prose bien qu'à la réflexion ce soit la règle du jeu, et je me sens ainsi claudiquant et incapable de graver un assemblage dont je ne perçois plus du coup que l'hétéroclite, la circonspection et son adjoint, ou est-ce son supérieur, le doute, m'ayant sans attendre assailli tout de go dès la première lecture, mettant à mal mon parti pris de sérénité pourtant telle que celle d'un psalmiste latinisant ses versets de paix, tout dans sa philosophie refusant  les intentions callipyges, l'âge dit de raison probablement l'éloignant des rotondités même celles graciles  d'un croissant de lune, la dent dure peut-être, mais le coeur grenadine.

 

 

15 mai 2014

La poésie du jeudi, Alphonse Allais

Complainte amoureuse

Oui dès l'instant que je vous vis

Beauté féroce, vous me plûtes

De l'amour qu'en vos yeux je pris

Sur-le-champ vous vous aperçûtes

Ah ! Fallait-il que je vous visse

Fallait-il que vous me plussiez

Qu'ingénument je vous le disse

Qu'avec orgueil vous vous tussiez

Fallait-il que je vous aimasse

Que vous me désespérassiez

Et qu'enfin je m'opiniâtrasse

Et que je vous idolâtrasse

Pour que vous m'assassinassiez

Alphonse Allais (1854-1905)

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Plût à Asphodèle qu'elle  permit

Qu'Allais-grément je satisfis

A ce que l'humour ainsi saillît

Et, ce jovial jeudi, jaillît

E.E.Guab (dates inconnues, enfin pour moitié)

                                                                             On le sait peu, le facétieux natif d'Honfleur, fut aussi peintre. On lui doit notamment une série de sept magnifiques monochromes dont celui que je vous propose et que l'hilarant natif de Senlis a rebaptisé Mercurochrome plutôt que Cinquante nuances de rouge.

28 avril 2014

Mon coming out

                                  Voilà, il faut que je vous le dise, je crois qu'en bon français de maintenant on appelle ça un coming out. Allez, vas-y ( je m'adresse à moi-même). C'est pas facile, vous savez. Bon, alors j'y vais. Je change de paragraphe et j'y vais.

                                  Vous m'imaginez sûrement, si vous avez un peu de temps à perdre, comme un fan de rock, de blues, de folk, qui a beaucoup traîné musicalement outre-Manche et outre-Atlantique. Toutes ces chroniques,ces riffs, ces "yeah" et ces "baby", ces comptoirs enfumés, ces semi-bouges de sueur, de bière et de blues (comme ceux qu'on rencontre souvent du côté de tiens, un exemple au hasard ,Le Ranch sans Nom), ces inconnus gratteux et ces routards attardés, vous pensez que c'est un peu moi, pas mal même. Et vous avez raison, mais cependant...mon coming out... Allez, j'y vais...Je sors du picard placard.

                                  Et bien voilà, allez courage, moi qui ne jure que par John Lee Hooker, Cash ou The Byrds, entre autres, moi qui hante la Route 66 sur ma vieille bécane hors d'âge (là, nous sommes au sens figuré,suivez), moi qui rêve du Fillmore ou du Grand Ole Opry, moi qui ai vu de mes yeux Hendrix (là, c'est vrai), moi qui, moi que, après m'être si longtemps tu, je ne peux garder le silence plus longtemps, au risque de ne plus pouvoir me regarder dans la glace (c'est superbe cette expression et original, hein?). Voilà, j'avoue, c'est vrai, le rocker blanchi sous le harnais a gardé une âme de "midinet" et j'adore les deux bluettes, les deux roucoulades suivantes. Je crois que dans le rocker sommeille toujours le romain et que la Harley n'a pas totalement supplanté la Vespa.

 

                                                      Bon, je me suis trouvé deux petites excuses de ciné-ritalophile. Dans le clip de Il mondo on voit une image de L'Aurore de Murnau, le plus beau film de l'histoire du cinéma. Et Ritornerai est utilisée, fort bien, par Nanni Moretti dans le très beau final du très beau film La messe est finie. J'espère que cela suffira à conserver à ce blog ses côtés sérieux,intellectuel et modeste.

 

 

 

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