La goutte d'eau
Il a plu sur les pentes du Velay
De l’ondée ou des trombes une perle isolée
Dégringolant du ciel,clair joyau
Verticale et bénie
Devient gouttelette promise à l’homme
Pour son mieux-être
La tendre goutte d’eau au seuil de l’horizon
Semble hésiter certes peu de temps
Mais j’aime son indécision
J’ai goût à m’en bercer car mon coeur
A pu quelquefois ressembler
A ce hasard humide,à ce roseau balançant
Au gré des moindres brises.
La goutte d’eau vacille
Le sol ouvre les bras et la petite dame
Va-t-elle au sud-est choisir de cheminer
En Rhône et chanter les gitans
L’accent qui traîne et le delta
Puis se conduire esquif en Méditerranée
En ce milieu du monde
Pour y rejoindre les ports antiques
Le sillage d’Ulysse
Le Phare des Sanguinaires
Vaillante elle trace,sirène
L’abordage barbaresque,les princes siciliens
Elle devient Vieux Monde
Et se nimbe de notre histoire
D’île en île,des verres vénitiens
Jusques Alexandrie.
A moins que,caprice de femme
Elle n’en vienne à choisir l’autre versant
Mon Occident
Elle jardine,Renaissance en Val de Loire
Une corne de brume attise sa fringale
Des envies de Cap Horn ou de conquistadors
Brigantines ou misaines
Le noir parfum s’exhalant des steamers
L’accompagne,oiseau du grand ouest
Vers ces pays que l’on a dit nouveaux
De Nouvelle France ou Orleans
La goutte d’eau choisit-elle
D’être océane ou phénicienne?
Partage des eaux..
Comme elle,dis-moi
Qu’as-tu fait de ton talent?