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BLOGART(LA COMTESSE)

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23 mars 2011

Géographie: Birmingham, Alabama

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    Une pépite rock'n'roll fifties fera l'affaire pour notre escale à Birmingham, Alabama,à ne pas confondre avec Birmingham,Angleterre,bien que l'une tire son nom de l'autre.Little Richard,Penniman à l'état civil,quasi octogénaire aujourd'hui,fut l'un des très rares pionniers du rock'n'roll noirs.Aussi électrique que maquillé l'enfant de Macon,Georgie,devait graver en quelques mois les incunables Long tall Sally, Lucille, Tutti frutti ,Rip it up.Puis il se calma un peu,devint ministre de l'Eglise des Adventistes.Ensuite les gars de Liverpool et Londres le remirent en selle et nombre de retours ainsi que son image revendiquée de Queen of rock'n'roll et un peu de cinéma firent qu'on ne l'oublia pas tout à fait.Moins connu que les titre précédents je vous propose Hey hey goin' back to Birmingham.J'avoue préférer la version de Ten years after par exemple.Mais là nous sommes à l'aube du rock.

htt://www.youtube.com/watch?v=OiqppI9_jSA

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     Birmingham est la plus grande ville d'Alabama,245 000 habitants.Y naquirent la chanteuse country Emmylou Harris et le grand sprinter Carl Lewis.Mais bien sûr Birmingham restera dans l'Histoire comme l'une des bases de la longue lutte des noirs américains au début des années 60,quand un certain Martin Luther King emprisonné y rédigea A letter from Birmingham Jail.

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20 mars 2011

Faux départ,parcours moyen,fin un peu mieux

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          Qu'est-ce qui fait une déception de lecture?Par exemple le hasard à la Bibliothèque Municipale,un titre un peu énigmatique,un auteur anglais inconnu.Mais ça n'a pas fonctionné terrible cette fois.Je vous expédie ça vite fait,injuste probablement car la fin du livre m'a quand même intéressé.David Carter, la cinquantaine, est frustré par la vie. Sa femme Eleanor s'enfonce dans une déprime interminable. Son poste de conservateur de musée lui échappe.Sa fille Kate s'est éloignée. Mais surtout il a appris que toute son existence a été construite autour d'un mensonge : il est un enfant adopté.Alors David n'a de cesse de se mettre en quête de son passé, à travers vieilles photos, lettres et vestiges ténus. Nous replongeons ainsi dans le Londres du Blitz, la ville de Coventry d'après guerre, et la campagne irlandaise.Cela avait tout pour me passionner,l'histoire récente d'un pays qui m'a toujours passionné,les racines disjointes et l'interrogation de David Carter.

   Pourtant à peine trois semaines après l'avoir lu je ne me "rappelle" plus Il n'y a pas de faux départ de Jon McGregor.Je suis sûr que cela vous est déjà arrivé.Pourquoi en parler?Parce que j'ai envie de dire que la littérature parfois ne suffit pas,pas plus mauvaise qu'une autre d'ailleurs.Mais tout cela sauf l'extrême fin du livre m'a laissé de glace.Un peu d'amertume aussi,le temps nous étant compté et le nombre de livres d'une vie fatalement dérisoire. 

17 mars 2011

La mort dans l'île

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     En 1930 le grand Friedrich Wilhelm Murnau ne sait pas,lorsqu'il tourne dans les mers du Sud,qu'il mourra sur une route de Californie quelques jours avant la sortie du film.Il vient de quitter Hollywood après avoir tourné entre autres le plus beau film de l'histoire du cinéma,L'aurore.Avec Robert Flaherty,grand documentariste de Nanouk et L'homme d'Aran,Murnau débarque dans le Pacifique où ses acteurs,tous des natifs,n'ont pour la plupart jamais vu de caméra.L'idée de Murnau est de retrouver nature et naturel au sein d'un lagon paradisiaque qui s'avérera d'une grande cruauté.On suit bien le paradoxe de ces sociétés primitives et,rousseauisme oblige,on rêve d'une histoire d'amour et de nacre.Mais la tradition veille,cette tradition qui,si elle vacille,ne rompt jamais,ni en Polynésie en 1930 ni ailleurs,ni plus tard,avec son visage odieux derrière le masque exotique et idyllique.La jeune fille est en fait promise à devenir une vestale,grand honneur chez le peuple océanien,mais drame shakespearien quand on aime un jeune pêcheur.

 

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       En fait il semble,mais les avis diffèrent,que Murnau et Flaherty ne s'entendent pas du tout et sur aucun point de vue.Il restera peu de choses de Flaherty dans Tabou dont le côté fictionnel est vraiment la touche Murnau.Selon certains historiens Flaherty disparaîtra carrément du générique.Il demeure que ce film rompt avec tous les films antérieurs de Murnau,allemands ou américains,et Tabou continuera de briller au firmament du cinéma comme une perle dans la limpidité océane.Personnellement Story of South Seas me touche bien que je ne puisse m'empêcher de lui trouver une naïveté roublarde et un côté Murnau en vacances de dandy sur son yacht.Mais cette pancarte Tabu dans les eaux de Bora-Bora est à mon sens l'une des plus belles images de la mer au cinéma.

13 mars 2011

Géographie: Abilene,Texas

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http://www.deezer.com/listen-2525621 Way out in Abilene   Lightnin' Hopkins

    Pour notre voyage il y a toujours un bluesman pour nous filer un coup de main à continuer la dust road de la musique américaine.Back to Texas avec une ville bien connue car souvent présente dans les westerns.A condition qu'il reste des amateurs de westerns,ce qui est aussi fréquent qu'un saloon sans tricheur ou un James Stewart dun mauvais côté de la loi.Abilene,107 000habitants au plein coeur du Texas,a été célèbre pour ses rassemblements de bétail.Mais il y a d'autres Abilene au Kansas ou en Georgie.

fr202Le grand Sam Lightnin'Hopkins lui nous emmène bel et bien au Texas,natif de cet état en 1912 et mort à Houston en 1982,ville dont il avait connu la prison vers 1930 comme tout bluesman de bonne facture.Influencé à ses débuts par Blind Lemon Jefferson Lightnin' Hopkins fut très prolifique tant acoustique qu'électrique.Au début des seventies il fut redécouvert et fit la première partie des mythiques groupes de la Côte Ouest,Jefferson Airplane,Grateful Dead et 13th Floor Elevators.

11 mars 2011

Sinueux Suédois s'insinuant sensiblement

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     Ouvrage des années 80 devenu classique de la littérature nordique Le chemin du serpent de Torgny Lindgren,né en 1938,  est un ouvrage fort, rugueux, violent dans sa peinture d'une société scandinave du XIXème Siècle.Société paysanne,très petite paysanne d'ailleurs où le maître est en fait le créancier du village,qui de père en fils s'arroge tous les droits sur le maigre lopin comme sur femme ou fille du paysan.Ce livre court a surtout l'originalité d'être une longue supplique adressée à Dieu par un très modeste fils de la terre.On ne connaît pas la réponse de Dieu.Le ton général n'est cependant pas misérabiliste,plutôt terre à terre si j'ose dire avec quelques éclairs un peu plus lumineux,surtout ceux qui ont trait à la musique,violon et orgue dont jouent certains protagonistes.

   Le chemin du serpent n'est pas seulement l'incantation lancinante que l'on pourrait craindre.Il nous insinue énergiquement dans la vie de ce siècle encore bien obscur des confins du royaume du Nord.En un temps pas si éloigné où toute menue monnaie devait s'arracher au prix d'efforts physiques harassants ou d'humiliations devant les puissants.On sent au long des 138 pages du récit,toujours comme une confidence au Très-Haut décidément bien loin,tout le courage et l'obstination à vivre de Jani le jeune homme,au moins jusqu'à ce que,intervention divine?,même le sentier du serpent disparaisse dans un glissement de terrain,qui constitue d'ailleurs le prologue du livre.Ceci fait que l'on n'est même plus très sûr de ce passé somme toute récent.Et puis la condition de ces familles était si humble...

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7 mars 2011

Exquis canaux létaux

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          On dit souvent qu'il y a quelque chose de surréaliste au royaume de Belgique.Et ce n'est pas Bons baisers de Bruges,le curieux premier film de Martin McDonagh qui va contredire cet adage.Soit deux tueurs plutôt irlandais dans la superbe Venise du Nord,magnifique d'art flamand et de rues-musées.Mais Bruges,comme Florence,peut provoquer un peu d'étourdissement,une sorte d'ennui aussi.Oh,d'ennui très poli entres vieilles Anglaises et Japonais mitraillant,mais d'ennui tout de même.C'est le cas du plus jeune des tueurs car le plus âgé,lui,ne se déplaît pas et sympathise avec l'habitant.Colin Farrell et Brendan Gleeson sont parfaits,apportant l'un son côté nerveux et dépressif à se jeter dans le si beau canal,l'autre massif et placide comme un préretraité du meurtre rémunéré.Leurs pérégrinations leur font croiser entre autres une dealeuse de tendresse et autres substances,un nain cabotin,une logeuse qui ne s'en laisse pas compter.

    Mais voilà leur boss,le glacial Ralph Fiennes toujours impeccable,demande à l'un d'éliminer l'autre,avant de traverser lui-même la Mer du Nord comme un terrain vague comme disait quelqu'un qui a pas mal chanté Bruges et Gand et Bruxelles.S'ensuit une course poursuite où le taux de morbidité des personnages principaux sera très élevé sans que leur amitié ne soit vraiment mise en cause.Nous sommes là dans le "professionnel" sérieux et pourtant presque burlesque, nonsensique à l'anglaise parfois.J'oserai dire que In Bruges m'a parfois rappelé les meilleures comédies policières des mythiques studios Ealing.Sous les pavés... les gages (des tueurs).Soyez prudents cependant en montant au beffroi et ne fréquentez guère les nains parfois maléfiques.On le sait depuis Fritz Lang et Les Nibelungen.

4 mars 2011

Géographie: Jacksonville, Floride

 

      Jacksonville au nord de la Floride a beaucoup grandi pour devenir la cité la plus peuplée de l'état.Presque à l'embouchure de la Saint Johns River,fleuve qui coule entièrement en Floride,la ville s'est d'abord appelée Cowford,le gué.Puis,la Floride ayant été rachetée à l'Espagne en 1821,elle devint Jacksonville en hommage à Andrew Jackson,gouverneur du territoire de Floride puis septième président des Etats-Unis.Comme souvent en Amérique,homonymie oblige,il existe au moins une douzaine d'autres Jacksonville dans le pays.Peut-être en visiterons-nous une autre prochainement.Pour le son c'est Lynyrd Skynyrd,insubmersible groupe sudiste qui s'y colle.Rough guys....

http://www.deezer.com/listen-893790 Jacksonville kid  Lynyrd Skynyrd

 

 

 

1 mars 2011

Ma vie sans...When the ship comes in

   

           Voici encore un classique première période de Dylan par l'édenté Shane McGowan et ses Pogues qui cuvent sûrement quelque part depuis longtemps.When the ship comes in figurait sur l'album The times they are a changin'.La version des Pogues est plutôt style pub braillard mais ne me déplaît pas.Arlo Guthrie,les Hollies,Peter,Paul and Mary l'enregistrèrent également.Remplie de métaphores marines sur les jours meilleurs à venir cette chanson du Zim avec sa chute sur les armées de Pharaon noyées en Mer Rouge peut sembler un peu grandiloquente en 2011 mais elle a presque 50 ans.

http://www.youtube.com/watch?v=BXJlBGRLLWM When the ship comes in   The Pogues

26 février 2011

Désormais son exil

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   Colm Toibin est un de mes auteurs de chevet et je crois avoir presque tout lu de sa production romanesque et c'est pourquoi j'ai intitulé cette chronique à la manière d'un de ses titres.Brooklyn est un très beau roman,sur un thème très classique en littérature irlandaise,celui de l'exil de la verte Erin pour l'Amérique.On se souvient par exemple de la suite Les cendres d'Angela de Frank McCourt.D'une grande limpidité Brooklyn est le livre de la vie d'Eilis,jeune femme d'Enniscorthy,comté de Wexford au sud-est de l'Irlande dans les années cinquante, conduite à partir pour New York car l'Irlande a toujours été une terre de départ et pas seulement pendant la célèbre famine.Eilis est une femme simple,sans calcul et un peu complexée par sa soeur Rose,plus brillante.Le Père Flood,jamais très loin le personnage du prêtre dans ces années,lui a trouvé un travail de vendeuse à Brooklyn.Après une traversée atlantique ventre à terre au sens propre pour cause de mal de mer Eilis s'adapte assez bien à sa vie à Brooklyn,qui n'est pas Manhattan, calmement sans nostalgie écrasante mais avec une foule de petits mal-être quotidiens même si la communauté irlandaise est plutôt (trop) bien récréée.On assiste ainsi aux journées de travail d'Eilis au magasin,à sa vie dans une pension irlandaise comme il se doit,aux bals paroissiaux du vendredi soir.La vie d'Eilis ne se passe pas si mal somme toute.Elle tombe amoureuse.enfin ça y ressemble.

   Obligée de revenir à Enniscorthy Eilis se pose des questions sur sa vraie place.Est-elle là en Irlande près de sa mère?Est-elle à Brooklyn?Comment se départir de cette dualité qui ne satisfait aucune part d'elle-même? n'a rien d'un sombre mélodrame.Je ne suis pas tout à fait certain que le terme roman convienne tout à fait à ce livre où il ne se passe que peu d'évènements,où court sur ces deux années de la vie d'Eilis un fugace sentiment,comme à la porte d'un bonheur ordinaire,déjà magique.Mais la vie décide,bizarre et parfois à notre propre détriment.En 300 pages l'immense auteur qu'est Colm Toibin nous a fait vivre au plus près,au coeur même du coeur d'Eilis,sans passion fatale,sans vrais heurts,sans invectives mais avec une acuité rare un petit bout d'existence,celle d'une Irlandaise des années cinquante qui ne sait pas toujours comment orienter sa nouvelle et encore relative liberté.On peut retrouver des billets sur L'épaisseur des âmes et sur Le Maître dans Lire Irlande.On peut aussi fair un clin d'oeil à l'ami Eireann, chantre de cette littérature ilienne,qui a bien dû chroniquer maintes fois Colm Toibin. http://eireann561.canalblog.com/

22 février 2011

Géographie: Muskogee, Oklahoma

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http://www.youtube.com/watch?v=a9nu7ofgwWs Okie from Muskogee (Merle Haggard)

                            Une chanson peut cacher la forêt.Merle Haggard,légende vivante du country américain est maintenant l'objet d'un culte,tributes,disques,duos avec ce qui se fait de mieux.Son histoire est étonnnante et prouve si nécessaire la complexité humaine.Orphelin de père très jeune(il est né en 37) il connaît très vite les maisons de correction,puis les braquages,la taule à San Quentin où deux rencontres vont changer sa vie:Caryl Chessmann et Johnny Cash qui,lui,vient chanter.Il faut préciser que les faits reprochés à Haggard sont graves et ne pas verser dans l'angélisme.Curieusement cette chanson semble celle d'un Américain moyen très conformiste (je n'aime guère les épithètes réac ou progressiste, humaniste ou citoyen,tous vides de sens depuis longtemps).

          Okie from Muskogee a bien sûr été fort mal reçu par la communauté hippie,il fallait s'y attendre.C'était en 1969.Une chanson qui vient du pays profond avec des paroles "Nous ne fumons pas de marijuana.Nous ne brûlons pas nos appels sous les drapeaux.Nous n'avons pas de longs cheveux poisseux."Quarante ans après la polémique est loin et l'on a tous appris que la convention et la rebellion étaient en fait soeurs jumelles un peu fâchées, facettes d'un même pays,voire d'un même homme. Muskogee,Oklahoma,compte 40 000 âmes environ,ni pires ni meilleures que vous ou moi probablement.Je hais les simplismes. Quant à Merle Haggard il y a longtemps que les meilleurs chantent volontiers avec lui,Kris Kristofferson,Willie Nelson,Joan Baez.D'innombrables reprises de Okie from Muskogee circulent dont celles des Beach Boys et du Grateful Dead,eux-mêmes plutôt chevelus et sous substances de leur vivant,ironie du showbiz...Et sauf erreur Oliver Stone l'a utilisée dans Platoon.

   Petit rappel de l'itinéraire déjà effectué,par ordre alphabétique:

Albuquerque,Atlanta,Atlantic City,Austin,Baltimore,Baton Rouge, Berkeley, Brooklyn, Cheyenne, Chicago, Cincinnati, Cleveland, Dallas, Denver, Folsom, Galveston, Kansas City,Knoxville,Laredo,Las Vegas,Los Angeles, Memphis, Mendocino,Milwaukee, Mobile, Muskogee Nantucket, Nashville,New Orleans,Oakland, Omaha,Phoenix,Pittsburgh, Portland, Rapid City,Reno,Saint Louis,San Antonio,San Bernardino, Statesboro, Tallahassee, Texarkana, Tucson,Tulsa, Washington, Youngstown.

19 février 2011

Epreuves afghanes

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    Cette chronique entre dans le cadre de l'opération de http://www.canalblog.com/ qui a demandé à certains blogueurs de lire en avant-première L'homme de Kaboul,roman de Cédric Bannel,à paraître le 3 mars,chez Robert Laffont.J'ai donc découvert les "secondes épreuves",ça s'appelle comme ça,du thriller sur fond de guerre civile et de manipulations internationales qui nous emmène des banques de Zurich aux villages miséreux de la montagne afghane.Pas vraiment de mystère:on a vite compris que d'odieux Occidentaux utilisent des autochtones cruels et fanatiques pour détourner à leur profit les pluies de dollars. L'intérêt de ce livre est ailleurs,dans le gros travail de documentation qui a permis à Cédric Bannel de coudre une intrigue de bonne facture,très classique,qui se lit aisément et s'oublie tout autant.Néanmoins ce roman nous donne une idée de la complexité de la situation dans ce pays en guerre permanente depuis des lustres.Le commandant Oussama Kandar,au prénom un peu lourd mais le pauvre n'y est pour rien,policier modéré,essaie de faire le mieux possible un boulot,difficile partout,impossible en Afghanistan tant les rapports entre talibans, ultras ou un peu moins,armée officielle et pouvoir corrompu,sur un air connu,forces de la Coalition internationale, trafiquants d'armes et d'opium,mollahs et paysans kalachnikovisés,sont embrouillés et difficiles à cerner.Bannel insiste à juste titre sur le rôle des ethnies et des clans dont on n'a pas vraiment idée à l'Ouest.Allez vous y retrouver entre Pachtouns, Baloutches, Nouristanis.

    Poursuites dignes d'Hollywood dans les rues de Kaboul,attentats suicides qui n'émeuvent plus guère,traitement des femmes comme on l'imagine,voilà le quotidien du qomaandaan.Contrepoint indispensable à cette horreur Cédric Bannel a doté Oussama d'une épouse gynécologue,tentant courageusement avec d'autres femmes de sortir ces dernières de leur condition si archaïque dans les zones les plus reculées du pays et pas forcément tellement mieux loties dans la capitale.Pour moi cela ne fonctionne que superficiellement,ayant du mal à y croire vraiment. Retrouvez tout cela en évitant les mines,souvenirs russes parfois,dans ce thriller assez efficace somme toute,qui nous éloigne des tueurs en série suédois, des passeurs siciliens pourris, des dealers de Los Angeles.Comme quoi le mal est une denrée pour le moins partagée équitablement.

15 février 2011

Du bon vieux noir avec flic irlandais et caïd à cigare

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          Adapté de l'écrivain William P.McGivern,Rogue cop,Sur la trace  du crime,que m'a fait découvrir le ciné-club de France 3,toujours aussi efficace,s'avère un bon polar,classique mais bien fait,sur la corruption-rédemption d'un flic plus tout jeune,interprété par un Robert Taylor plus tout jeune non plus.Je n'ai jamais lu McGivern mais Fritz Lang et Robert Wise ont respectivement adapté deux de  ses romans avec brio pour ne faire deux classiques du film noir,Règlements de compte (The big heat) et Le coup de l'escalier (Odds against tomorrow).Ces polars urbains des fifties me réjouissent beaucoup,surtout quand ils me sont totalement inédits.

    Taylor,flic passablement corrompu,a gardé un minimum d'éthique qui finit par prendre le dessus quand son frère,qui refuse un faux témoignage,est abattu par les hommes de main,du caïd local,le "délicieux" George Raft qui n'était pas à un rôle d'ordure près.La jeune Janet Leigh,chanteuse de cabaret comme il se doit dans tout bon film noir,tente de se refaire une virginité et il ne manque pas non plus une alcoolique notoire,brave fille paumée victime des brutes.L'indic principal,figure importante et souvent pittoresque,est une vendeuse de journaux d'un âge certain et qui connaît du monde.Original.Car dans une série noire l'enquêteur,le méchant mais aussi le lien qui les réunit doivent être réussis.Un bon vieux noir et blanc en quelque sorte avec titre français pas terrible comme souvent.Le metteur en scène,Roy Rowland,n'est guère connu que pour avoir dirigé The girl hunters où l'écrivain Mickey Spillane joue en personne son détective Mike Hammer.Un film assez rare à ma connaissance.

11 février 2011

Géographie: Portland, Oregon

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         Portland,très à l'Ouest,est la plus grande ville de l'Oregon,550 000 habitants.Surnommée City of roses car particulièrement riche en jardins et roseraies Portland semble être une des villes américaines les plus en phase avec l'écologie.Proche du Pacifique,sur la Columbia River Portland lorgne vers la célébrité des deux autres métropoles du Nord-Ouest Pacifique,Seattle dans l'état voisin du Washington et la mythique Vancouver,déjà canadienne.Voici une jolie ballade du folkeux inconnu de mes services mais néanmoins talentueux Lucky Overton.Enregistrée à Portland en une seule prise sèche.De l'artisanal total.

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http://www.deezer.com/listen-9042909 28 miles to Portland  Lucky Overton

10 février 2011

L'encombrant compagnon

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                       Il y avait pour moi un mystère John Barleycorn,très ancien.Très attiré par l'Amérique,son histoire,sa géographie,sa musique,sa littérature,son cinéma,et souvent interrogé par ses dérives,j'avais souvent rencontré le patronyme John Barleycorn que je traduisais par Jean Orgeblé et dont je croyais qu'il constituait une sorte d'Américain moyen,très moyen,de la Conquête de l'Ouest et de la Ruée vers l'Or surtout.Les mythiques groupes Traffic et Jethro Tull,entre autres,l'ont chanté,Fairport Convention,Procol Harum l'ayant aussi évoqué sans que je percute davantage bien que les ayant beaucoup écoutés.De plus j'ai lu Jack London,sans en être un spécialiste mais L'amour de la vie et Martin Eden notamment m'avaient beaucoup plu.Et la route de Jack London en soi est une aventure,pas seulement littéraire.Mais la lente distillation a opéré et j'ai enfin compris que ce Monsieur John Barleycorn est en fait l'alcool.Ainsi donc sans le savoir nombreux sont les amis de J.B.,ses amis ou ses disciples,ses esclaves ou ses séides,jamais ses maîtres.Nul mieux que Jack London n'est autorisé à en parler,les deux personnages ayant été intimes ,avec quelques brouilles,de cinq  à quarante ans,  la mort  de Jack London.Longtemps plus connu sous le titre Le cabaret de la dernière chance le récit-roman John Barleycorn a été publié en 1912,alors que le pauvre Jack,jadis misérable,pilleur d'huîtres,pilier de saloon,bagarreur, est devenu riche et couvert d'honneurs,restant plus que jamais miltiant socialiste précoce et tout ça sans jamais s'éloigner beaucoup de John Barleycorn,cet ami qui vous veut...Jack et John resrteront d'ailleurs associés jusqu'à la mort,controversée de Jack.John,aux dernières bouteilles,se porte bien.

    Ce livre,je le considère comme une oeuvre maîtresse sur l'homme et sa destinée,sa fragilité et ses ressources.Car London s'est battu toute sa vie,contre la trajectoire qui lui semblait imposée,contre le haut fric,contre vents et marées au sens propre et figuré, contre la maladie,contre et avec John.Dès ses primes expériences de la bière à cinq ans et du vin à sept London  a senti le danger.Mais voilà,le sourire de John Barleycorn n'est pas toujours édenté et fétide.Il sait se faire charmeur et se parer des plumes de la légèreté et de la belle amitié qu'il fracassera d'autant mieux plus tard.Marin,Jack a besoin de John.D'ailleurs,à eux deux ils font parfois un sacré boulot,l'alcool en ces années 1900 trônant partout en cette Californie des chercheurs d'or et des journaliers de ce pays neuf.Pas une éprouvante journée de travail sans que le maigre salaire ne soit délesté au premier cabaret du port d'Oakland d'où partirent les voyages de London.Ce John Barleycorn est tel que sans lui point de salut pour ces forçats du rail ou de la mer.Avec lui encore moins de salut."Ni avec toi ni sans toi" confie Jack London.Correspondant en Corée,voyageur à Londres ou Paris, quelque part sur son bateau le Snark aux Nouvelles-Hébrides ou au Japon,l'écrivain multiple,essayiste et penseur qu'est devenu Jack London traitera toujours d'égal à égal avec J.B.

   Ce livre est fabuleux et je suis heureux de l'avoir rencontré.Les derniers chapitres montrent London arrivé au sommet de ses influences,l'homme sans qui Kerouac,Hemingway ou Jim Harrison ne seraient pas ce qu'ils sont.London, lui,lucide, sceptique,fier malgré tout,doute encore et condamne John Barleycorn.On le sent capable d'initier,avec le féminisme naissant dont il sera un rare partisan précoce,d'intier une croisade contre son autre moi,ce J.B. qui nous rapproche en quelque sorte de cet autre roman fondateur d'un autre grand voyageur qui lui-même céda parfois aux paradis artificiels,L'étrange cas du Docteur Jekyll.Alors bien sûr pendant des décennies Jack London et Robert Louis Stevenson ont fleuri sur les étagères des chambres d'enfants.On a mis bien du temps avant de trouver leur vraie place,en littérature,la plus haute.

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   L'illustration musicale est double: Stevie Winwood et Traffic,ou Ian Anderson et Jethro Tull jouent et chantent John Barleycorn must die. http://www.youtube.com/watch?v=WgtVswJJJeQ

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  http://www.youtube.com/watch?v=lvmlWYBGamA

4 février 2011

Brasse coulée

   

               Andrea Camilleri est assez populaire en France,avec son commissaire sicilien au langage fleuri d'Agrigente,fort joliment traduit de façon chatoyante par Serge Quadruppani.Liberté grammaticale sympa donc avec Montalbano,flic humaniste,mais vous avez remarqué qu'ils le sont presque tous dans les polars de maintenant,qu'ils viennent de Suède, de Venise, d'Islande, d'Afrique du Sud,du bush australien,etc...C'est même un peu le problème,une certaine banalisation de ces braves mecs un peu fatigués,un peu divorcés,un peu enrobés,un peu imbibés,un peu bien-pensants.Au fait Montalbano,comme Winter ou Wallander veut démissionner. Comme tout le monde.D'ailleurs moi aussi j'ai un peu lâché là-dessus.

                 En fait je ne conserverai pas un grand souvenir de ce Tour de la bouée où le commissaire se trouve à nager en tandem avec un cadavre.Très au sud de notre Europe on trouve bien sûr des salauds qui exploitent les clandestins,ceux du moins qui ne sont pas passés par dessus bord avant Lampedusa ou les côtes siciliennes ou Bari (spécialité albanaise).Heureusement Salvio Montalbano et ses auxiliaires veillent au grain et c'est sans véritable suspense ni interrogation qu'on se dirige "pépèrement" vers un épilogue presque bâclé que Maurice Leblanc et Arsène Lupin imaginèrent en d'autres mers.Voila donc une lecture,empruntée,ce qui est d'ailleurs sa principale qualité pour moi,qui n'aura guère stimulé mes neurones ni mes indignations.

30 janvier 2011

Géographie: Oakland, Californie

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               Ville satellite de San Francisco,peuplée de plus de 400 000 âmes,Oakland est surtout réputée,mal,pour être une des cités de l'Ouest parmi les plus gangrenées par la délinquance.Nous ne nous y attarderons donc pas si ce n'est pour un air de blues,signé Paul Wood,virtuose de l'open D,(sauf erreur du modeste bluesman qui signe cette rubrique).L'album Bridge burner comporte notamment des reprises des increvables Boom boom,Hoochie coochie man et Treat her right.N'oublions pas surtout l'ombre de Jack London dans les tavernes d'Oakland mais de cela nous reparlerons très bientôt.

http://www.deezer.com/listen-1463236 Oakland to Memphis  Paul Wood

27 janvier 2011

Tel-Aviv ma douleur

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    Voyage un peu longuet à mon gré que ce Shiva du grand Avraham B. Yehoshua.Pas sans intérêt vu l'étoffe de cet écrivain mais moins prenant que L'année des cinq saisons ou Le responsable des ressources humaines,déjà évoqués sur ce blog.Benjamin Rubin, jeune médecin israélien,promis à un bel avenir,voit sa vie changer à la suite d'un voyage aux Indes où il est envoyé pour rapatrier la fille du directeur de l'hôpital où il travaille.Il va tomber amoureux,mais,et c'est là le problème,de la mère de  cette jeune patiente.De retour en Israel,malgré un mariage un peu hâtif,une paternité et des soucis professionnels en ce milieu si hiérarchisé de l'hôpital,il va se trouver dans cet état comme d'apesanteur,amant fugace et transi d'une femme de vingt ans plus âgée,rondelette et pas précisément séduisante.Mais justement comment fonctionne la séduction?Et qu'est-ce qui fait que cette femme plutôt falote le fascine?Et pourquoi Benjamin,brillant et mesuré,n'est-il plus tout à fait capable de libre arbitre depuis l'irruption de cette femme,Dori, dans sa vie tracée pour la réussite?Shiva est une histoire d'amour vraiment pas comme les autres où la mort du mari semble enrichir encore la relation du jeune médecin et de la femme mûre,où les liens familiaux sont de part et d'autre très forts mais aussi explosifs.

     Mais j'avoue être resté de marbre pour tout ce qui concerne le "transfert" de l'âme du défunt à son rival et plus généralement pour les pesantes références à la civilisation traditionnelle indienne dont mon rationalisme s'accomode décidément assez mal.Certes il y a dans Shiva comme des pages d'un amour à la fois léger comme un nuage et lourd comme une préparation à une intervention chirirgicale compliquée.C'est une belle écriture,riche et profonde.J'y ai parfois trouvé le temps long comme en une salle d'attente anxieuse.Pourtant les dialogues finaux entre Benji et sa mère sont de la très haute littérature.

22 janvier 2011

Moretti:le dévoilement

    

           La décennie 1990-2000 a vu Nanni Moretti ne réaliser que deux longs métrages,en fait un dyptique Journal intime et Aprile.Rarement cinéma n'aura été aussi narcissique et universel cependant.Depuis Palombella rossa Moretti est devenu producteur,la Sacher Film,du nom de sa célèbre pâtisserie préférée.Les autres jeunes cinéastes, Mazzacurati, Luchetti, Calopresti, peuvent compter sur lui.Un peu moins la France qui distribuera tout ça chichement.1993, le film "manuscrit" Caro diario est en fait composé de trois parties de 30 minutes dans lesquelles Moretti s'implique corps et âme,même si ses films-rôles antérieurs,du Michele de Bianca au Don Giulio de La messe est finie n'ont en fait été qu'une très longue introspection, toujours en cours depuis 35 ans.En vespa est une superbe virée en scooter dans une Rome quasi déserte ou Moretti donne libre cours à son amour pour la ville,peut-être un clin d'oeil à Fellini et à la cinéphilie,ce gravissime virus qui nous vaut un hilarant règlement de comptes avec un critique et une balade sur les plages où vécut et mourut Pasolini.

     Dans Les îles Moretti retrouve un ami dans l'archipel des Eoliennes.Il trouve dans l'insularité et dans l'éloignement motif à se colleter à ses thèmes de prédilection,le rôle aliénant de la télé,l'éducation des enfants,le portrait d'une génération alors quadragénaire.Comme toujours chez lui une certaine gravité souriante irradie le film.C'est qu'il n'a jamais été dupe de la relative réussite de son cinéma,ni de l'engagement,ni de sa propre position,une sorte de leader en Italie,qu'il n'a surtout acquis que dans les années 2000.Journal intime est un hymne à l'écrit au moins autant qu'au cinéma.le générique silencieux et écrit,les têtes de chapitre,les ordonnances.Moretti a écrit tous ses films,souvent seul.Et comme l'écrit Alexandre Tylski,de la revue Cadrage,on peut considérer Journal intime comme un générique entier,rejoignant l'étymologie avec une sorte de genèse retrouvée au contact des volcans,en une Méditerranée où naviguerait toujours Ulysse,d'îles en îles justement.

  Ce chapitre sur les îles Salina,Stromboli,ramène aussi aux ancêtres,Rossellini bien sûr,mais aussi de façon très drôle et à travers les tyrannies téléphoniques des enfants à un certain manque de communication,celui d'Antonioni dont le film le plus célèbre, L'Avventura,se déroule lui aussi dans une île.

   La troisième partie de Journal intime est évidemment encore plus personnelle.Woody Allen à qui Moretti fut souvent comparé pointe un peu ses lunettes mais l'hypocondrie allénienne légendaire est battue en brèche par la réalité morettienne puisque Nanni a vraiment vécu les affres du cancer et les rebonds de spécialiste en spécialiste,ici nommés le premier dermatologue,le deuxième dermatologue,le troisième dermatologue,le prince (?) des dermatologues,le remplaçant du prince des dermatologues.C'est en se penchant sur lui-même,de façon épidermique,c'est le cas de le dire,que Moretti touche à son pays,intégralement,le radiographiant tout comme son propre corps dans le scanner.C'est bouleversant,caustique et hilarant.Peu,très peu de cinéastes en disent autant.

    Aprile en un sens va plus loin encore puisque Moretti endosse ici son engagement politique au même titre que son travail de cinéaste et finit par les mêler à sa propre existence et notamment à la naissance de son fils Pietro.Tant et si bien qu'on ne sait plus ce qui incombe à la fiction et au document et c'est en cela qu'Aprile est une grande réussite. Commencé avec la défaite de la gauche en 1994 et la première victoire de Berlusconi,devant la télé,avec sa mère,la vraie, le film embraie ensuite avec l'arrogance d'un journaliste français et cette impression de mouvement,cette impression de mise en marche,ce sentiment d'éveil qui constellent Aprile au long d'une balade à l'italienne sur ces deux ou trois ans de vie politique et privée.

               La désormais célèbre scène où Moretti jouant Moretti récite une surréaliste liste de publications qu'il achète afin d'en faire un mur,non,une couverture voire un linceul,se déguste toujours avec délectation.Cette démarche citoyenne,mais je déteste ce que l'on  a fait de ce mot,se mélange avec les interrogations sur le prénom de son enfant,partagées avec sa compagne,et entrecoupées d'appels téléphoniques souvent en lien avec le cinéma.Père et fils dans le miroir,ceci après le départ de Silvio et les cris de victoire de Nanni,pour la naissance de Pietro plus peut-être que pour le succès de la gauche,nous emmènent vers la fin du film,en vespa,cela va de soi.

            La conclusion d'Aprile,un brin traumatisante,joue du temps qui passe,qui a passé.Il est vraiment plus que temps de réaliser cette comédie musicale toujours remise au lendemain,sur la vie d'un pâtissier trotskiste incarné par Silvio (Orlando évidemment,pas l'autre).

18 janvier 2011

Géographie:Tulsa, Oklahoma

http://www.youtube.com/watch?v=O_12IyhedQs  Tulsa county    (The Byrds)

                     Mes maîtres absolus,The Byrds, pour cette escale à Tulsa,deuxième ville de l'Oklahoma,pays de l'or noir,et qui fut une capitale du pétrole.Ce qui nous vaut cette somptueuse statue d'un goût exquis qui vous enchante,je le vois dans vos yeux.Enfin je pense que  peu nombreux sont les touristes à Tulsa qui n'a sûrement pas grand-chose pour séduire.Mais moi,une ville au pied des mythiques Monts Ozark,au bord de l'Arkansas,traversée par la Route 66,qui vit naître côté Hollywood Jennifer Jones et Blake Edwards,et côté bluesy J.J.Cale,une telle ville,disais-je,ne peut m'être tout à fait indifférente.

Ballad of Easy Rider

    Quant aux Byrds je crois en avoir déjà beaucoup devisé,moins cependant que je ne les ai écoutés.Notamment le si bel album Ballad of easy rider dont est extrait Tulsa county.A propos de cette  ville on peu aussi écouter 24 hours from Tulsa du  crooner Gene Pitney,celui qui fut pianiste pour les Stones,je crois pour Aftermath.On peut aussi,mais là c'est rarissime,se souvenir du groupe météore Tulsa Train.

http://www.youtube.com/watch?v=jIjUaxP7PPE 24 hours from Tulsa (Gene Pitney)

13 janvier 2011

Jours de Coetzee

   

  On sait que Coetzee est une  des plus belles plumes qui soient,lauréat Nobel incontestable.Infiniment personnel voici un objet proche de l'autobiographie mais complètement original par sa construction.Après Scènes de la vie d'un jeune garçon et Vers l'âge d'homme voici le troisième volet de cette entreprise.En fait il y a fiction puisque l'auteur confie la tâche d'un portrait posthume à un universitaire qui accueille et met en forme cinq témoignages qui pourraient se révéler majeurs pour la compréhension de l'homme Coetzee.Tour à tour s'expriment Julia,ancienne maîtresse de John,Margot,sa cousine,Adriana,danseuse brésilienne et mère d'une jeune Maria Régina à qui il a donné des cours d'anglais,Martin,un ancien rival à l'université du Cap,et Sophie une ancienne liaison,collègue en faculté,toujours au Cap.Toutes ces entrevues se déroulent quarante ans après l'époque évoquée,1972 environ,dans une Afrique du Sud très apartheid mais,plus surprenant,très éclatée avec une individualisation particulière de la région du Cap,sorte d'Afrique du Sud de l'Afrique du Sud.

   Bâti ainsi de façon audacieuse le récit peut paraître un peu décousu au premier témoignage puisque Coetzee est mort (dans ce livre) et qu'un tiers se charge d'établir des éléments biographiques.Mais on a vite fait de  se passionner tant l'écriture,assez souvent parseméee de termes afrikaans,est troublante,et tant la personnalité de l'homme J.M.Coetzee est complexe.C'est vraiment un euphémisme de dire que l'écrivain n'y apparaît pas comme un héros,un chantre du progrès,un enseignant charismatique,ni même un voisin,ami ou amant agréable.Il semble que les cinq protagonistes aient tous souffert dans leurs rapports avec Coetzee,parfois un peu dérisoires,comiques,parfois désespérants.Ce livre,ne l'oublions pas,a été écrit par un Coetzee bien vivant,dont on peut penser qu'il s'est convoqué pour se mettre sinon en accusation,du moins en question.Je trouve la démarche intéressante bien que n'ayant pas lu les deux premiers livres de cette vaste autobiographie.Quant à L'été de la vie  on dira de cette auto-enquête qu'elle est trouble, touffue, contradictoire, littérairement tès élaborée mais surtout,surtout pas hagiographique.Ne liriez-pous que les auteurs sud-africains,vous auriez déjà un plaisir intense tant le terreau y est fertile.

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